Pour la première fois, un zoo français accueille des rennes des forêts
Officiellement, aucun spécimen n’avait encore foulé le sol français. Pour la première fois, un établissement zoologique français, le zoo de la Bourbansais à Pleugueneuc (Ille-et-Vilaine), vient d’accueillir un troupeau de rennes des forêts (Rangifer tarandus fennicus). Quatre spécimens ont été confiés au parc breton : un mâle originaire d’un zoo suédois et trois femelles en provenance d’institutions suisses et allemands.
L’enclos des rennes des forêts au zoo de la Bourbansais (photo Ph. Aquilon).
Bien que le renne soit classé en préoccupation mineure par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), cette sous-espèce est considérée comme menacée. Elle se distingue du renne semi-domestiqué des toundras (Rangifer tarandus tarandus) par sa grande taille et sa préférence pour les denses forêts boréales. Les rennes des forêts mesurent de 1,80 à 2,20 m de long, leur queue atteignant de 10 à 15 cm. La masse des mâles adultes oscille entre 150 et 250 kg, celle des femelles avoisinant 100 kg. Les longues pattes, les sabots larges et les bois étroits en forme de V des rennes des forêts facilitent les déplacements de ces cervidés dans la neige profonde et les zones boisées.
Une vingtaine d’établissements animaliers européens hébergent actuellement des rennes des forêts (photo Ph. Aquilon).
Au bord de l’extinction
Au 17ème siècle, l’aire de répartition du renne des forêts recouvrait une grande partie de l’actuel territoire finlandais et du nord-ouest de la Russie. La chasse, l’exploitation forestière et l’élevage de rennes domestiques ont conduit la sous-espèce au bord de l’extinction dès la fin du 19ème siècle. Les rennes des forêts survivent aujourd’hui dans une zone située le long de la frontière russo-finlandaise que les troupeaux traversent lors de migrations saisonnières. Un autre îlot de population se trouve en Ostrobotnie du Sud et, en 1979 et 1980, des individus originaires du Kainuu, à l'est de la Finlande, ont été réintroduits dans le Parc national de Salamajärvi.
Le renne est l’unique cervidé dont les femelles portent des bois. Celles-ci les perdent au début du printemps. En revanche, les bois des mâles tombent au début de l'hiver (photo Ph. Aquilon).
En 2013, des chercheurs finlandais et russes ont tenté, notamment grâce à des balises de télémétrie et des colliers de localisation par satellite, d’estimer l’état des populations sauvages de l’est de la Finlande et du nord-ouest de la Russie. Les effectifs finlandais seraient compris entre 850 et 2.000 ou 3.000 spécimens. Et bien que le nombre de rennes des forêts soit en hausse, certains scientifiques estiment que l’augmentation de la population de loups pourrait, en partie, expliquer le ralentissement de leur croissance.
Sources : UICN, Ouest-France, Wikipédia.