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Biodiversité, faune & conservation

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24 février 2023

Des manuls vivent sur les pentes de l’Everest !

Les toutes premières preuves de la présence du manul ou chat de Pallas (Otocolobus manul) sur l’Everest ont été trouvées lors de l’expédition « National Geographic et Rolex Perpetual Planet Everest », conduite en 2919 au Népal sur les pentes du plus haut sommet du monde. Cette découverte a été annoncée dans un article paru dans le numéro 76-hiver 2022 de la revue bi-annuelleCat News publiée par le « Cat Specialist Group » (CatSG) de la Commission de sauvegarde des espèces (Species Survival Commission / SCC) de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Du dimanche 7 avril au jeudi 2 mai 2019, le Dr Tracie Seimon, du programme de santé zoologique de la Wildlife Conservation Society (WCS) – ONG dédiée à la préservation de la nature dans le monde dont le siège se trouve au zoo du Bronx, à New York (États-Unis) – a codirigé sur le terrain la mission biologie de l’expédition, dont les scientifiques ont recueilli des échantillons à deux endroits distants de 6 km, à 5.110 et 5.190 m. d'altitude, dans le parc national de Sagarmatha, sur le flanc sud de l’Everest.

Créé le 19 juillet 1976 et situé à 6.000m d’altitude, cette aire protégée s’étend sur une superficie de 1.244 km2 dans le district népalais de Solukhumbu.

MANUL OU CHAT DE PALLAS

Capable de supporter des froids intenses, le manul (ici un spécimen captif) peut résister à des températures de - 50°C (photos Gitanes232).

L’insoupçonnée biodiversité du Toit du monde

« Il est fantastique de découvrir des preuves de la présence de cette espèce remarquable sur le Toit du monde », se réjouit de Dr Seimon. « Ce séjour de presque quatre semaines a été extrêmement gratifiant non seulement pour nous, mais aussi pour toute communauté scientifique. La découverte du manul sur l'Everest témoigne de l’incroyable biodiversité de cet écosystème alpin isolé et étend l'aire de répartition connue de ce félin à l'est du Népal. Nous espérons que l’existence de cette espèce charismatique sur l’Everest permettra de sensibiliser à la richesse faunique de ce site emblématique du patrimoine mondial. »

L'analyse génétique des échantillons d'excréments a révélé que deux chats de Pallas, dont le territoire chevauche celui du renard roux, vivent sur l’Everest. En outre, les chercheurs ont identifié des traces d'ADN de pika de Royle (Ochotona roylei) et de belette des montagnes (Mustela altaica) dans ces prélèvements, deux proies importantes dans l’alimentation du manul.

« Cette découverte est également primordiale pour la conservation, car le manul est inscrit à l’Annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (Cites) et protégé au Népal », souligne le Dr Anton Seimon, coauteur de l'article.

PARC NATIONAL DE SAGARMATHA

Dominé par le mont Everest (8.848 mètres) et comptant plusieurs sommets de plus de 7.000 mètres, le parc national de Sagarmatha a été inscrit en 1979 au patrimoine mondial de l’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) (photo Yash Bhattarai).

De futures recherches associant caméras automatiques et collecte d'échantillons d'excréments permettront de mieux préciser la population de manuls du parc national de Sagarmatha, leur aire de répartition, leur densité et leur régime alimentaire.

En un demi-siècle, le nombre de touristes fréquentant cette aire protégée a augmenté de façon spectaculaire, passant de 3.600 visiteurs en 1979 à plus de 25.000 en 2010 pour dépasser les 50.000 avant la pandémie de Covid-19. Pourtant, le chat de Pallas a seulement été détecté en 2019 à Sagarmatha. Cette nouvelle étude met ainsi en lumière l’importance de la génétique de la conservation et de l'échantillonnage environnemental pour enrichir nos connaissances d’espèces cryptiques et/ou « insaisissables » comme le chat de Pallas.

Lointain cousin du chat-léopard

Ces travaux ont donc permis d’inclure un nouveau taxon à la liste des mammifères déjà recensés dans le parc national de Sagarmatha et sa zone tampon, où figurent notamment le semnopithèque entelle (Semnopithecus entellus), la panthère des neiges ou once (Panthera uncia), la panthère nébuleuse ou longibande (Neofelis nebulosa), l’ours noir d'Asie également appelé ours du Tibet ou ours à collier (Ursus thibetanus), le loup gris (Canis lupus), le vison de Sibérie (Mustela sibirica), le jharal ou tahr de l'Himalaya (Hemitragus jemlahicus), le goral de l'Himalaya (Naemorhedus goral), le saro (Capricornis sumatraensis), la marmotte de l'Himalaya (Marmota himalayana), le chacal doré (Canis aureus), le porte-musc de l'Himalaya (Moschus leucogaster), le pika de Royle (Ochotona roylei), le renard roux (Vulpes vulpes), le petit panda ou panda roux (Ailurus fulgens), la martre à gorge jaune (Martes flavigula) ou encore la civette palmiste à masque (Paguma larvata).

AIRE DE REPARTITION DU MANUL

Immense, l’aire de répartition du chat de Pallas s’étend depuis l’ouest de la mer Caspienne jusqu’à la Chine occidentale (document BhagyaMani).

Seule espèce du genre Otocolobus et jusqu’alors considéré comme « quasi menacé », le manul a été reclassé en « préoccupation mineure » en 2020 par l'UICN.

Ce petit félin, dont la masse moyenne oscille en moyenne entre 2,5 à 4,5 kg, bénéficie d’un programme d’élevage en captivité (EEP / « EAZA Ex situ Programmes ») géré, sous l’égide de l'association européenne des zoos et aquariums (EAZA), par le zoo d’Édimbourg (Écosse).

Cette espèce est visible en France aux Terres de Nataé à Pont-Scorff (56), aux zoos de Lille (59) et de Mulhouse (68), au Parc des félins de Lumigny-Nesles-Ormeaux (77), au,Spaycific'zoo (72) et, en Belgique, au Parc animalier de Bouillon.

Le chat de Pallas aurait divergé du chat-léopard (Prionailurus bengalensis) voici quelque 5,9 millions d'années. En l’absence d'études moléculaires ou morphologiques récentes, deux sous-espèces sont actuellement suggérées sur la base de variations de coloris du pelage, la nominale (O. m. manul ) dans le Sud-Ouest asiatique et en Asie centrale et O. m. nigripectus dans l'Himalaya.

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29 janvier 2023

L’œdipode turquoise, animal de l’année 2023 en Suisse !

Après le castor, le lynx, l’aigle royal, la fourmi des bois, le lézard agile, le bouquetin, l’ombre commun, l’ours brun, le caloptéryx élégant, le cerf élaphe, l’hermine, le vert luisant, le chat sauvage, le gammare des ruisseaux ou encore le lérot, l’œdipode turquoise (Oedipoda caerulescens) a été désigné « animal de l’année 2023 » par l’association helvétique pour la protection de la nature Pro Natura.

Lancée en 1998, cette initiative entend sensibiliser cette année à la protection des « paradis naturels éphémères » indispensables à la survie de ce criquet aisément identifiable à ses ailes d’un bleu vif cerclées de noir.

Depuis un siècle, de nombreux habitats de l’œdipode turquoise, vivant dans des régions chaudes et sèches à la végétation clairsemée, ont disparu. En Suisse, à quelques exceptions près, les paysages alluviaux avec leurs vastes surfaces de gravier ont été victimes de l’exploitation hydroélectrique et des modifications du cours des rivières. Prairies et pâturages secs ont subi un sort similaire : la construction excessive, la fertilisation ou la recolonisation forestière les ont réduits de 95 % en l’espace de 100 ans.

OEDIPODE TURQUOISE EN VOL

L’un des caractères les plus remarquables de ce criquet est la coloration bleu turquoise des ses ailes postérieures, soulignées d’une bande marginale d'un ton noir à brun foncé (photo Wolfgang Hock).

L’hiver meurtrier

Outre la sauvegarde des derniers joyaux naturels, la revitalisation des zones alluviales et le retour à une agriculture plus respectueuse de la nature constituent la priorité pour cet insecte, tout comme l’exploitation raisonnée et l’entretien des habitats de substitution anthropiques colonisés par cet orthoptère thermophile. Les gravières, les friches ferroviaires ou les « terres incultes » offrent à cet insecte – mesurant en moyenne entre 15 et 21 mm pour le mâle contre 22 à 28 mm pour la femelle – des biotopes de remplacement bienvenus.

Appréciant la chaleur à l’instar de nombreux insectes, l’œdipode turquoise doit néanmoins disposer d’une strate herbacée clairsemée protégeant cet acrididé ectotherme d’un réchauffement excessif. En outre, les œufs déposés dans le sol sont alors moins sujets au dessèchement. Or la survie de l’espèce dépend de ces œufs  dormant dans la terre depuis l’été précédent puisque tous les adultes meurent au cours de l’hiver. Les larves éclosent à partir de fin avril. À chaque mue, l’animal adapte de mieux en mieux sa couleur à son milieu. Après quatre mues (pour les mâles) ou cinq (pour les femelles), la nouvelle génération peut enfin se reproduire. Peu après l’accouplement, les femelles pondent quelque 120 œufs. Avec les premiers gels, les adultes s’éteindront et un nouveau cycle débutera.    

Pour autant, la crise climatique ne constitue pas une chance pour les insectes en danger, assurent les scientifiques. Si, avec la hausse moyenne des températures, des espèces comme l’œdipode turquoise pourront coloniser de nouveaux habitats dans la Confédération, d’autres seront confrontées à des périls accrus, notamment les taxons dont les larves se développent dans des eaux fraîches et propres.

COUPLE D'OEDIPODES TURQUOISES

Après l’accouplement, la femelle pond environ 120 œufs dans le sol. Les adultes meurent à la survenue des premiers gels (photo Thomas Marent).

Un vrai caméléon

« L’œdipode turquoise est potentiellement menacé en Suisse et le changement climatique pourrait changer la donne », admet Léo Richard, responsable de « l’animal de l’année » au secrétariat romand de Pro Natura, avant de nuancer son propos. « L’élévation des températures favorise l’émergence de son habitat, mais il s’agit souvent de paradis éphémères. Sans dynamique naturelle ou sans entretien ciblé, ces habitats riches en espèces disparaissent. »

Actuellement, l’animal de l’année 2023 est surtout présent dans le Valais, au Tessin et le long du versant sud du Jura, même s’il est recensé dans quelques autres régions. L’œdipode turquoise occupe les habitats appropriés depuis le fond des vallées jusqu’à près de 2.000 mètres d’altitude. Le régime alimentaire de ce criquet, ne dédaignant pas les charognes à l’occasion, se compose essentiellement de graminées.

Au sol, l’œdipode turquoise recourt au mimétisme pour se fondre dans son environnement, sa coloration variant en fonction de son milieu de vie et lui permettant d’échapper à ses prédateurs, en particulier les oiseaux mais aussi les araignées, les hérissons, les reptiles et les batraciens.

ZONE ALLUVIALE DYNAMIQUE DANS LA RESERVE NATURELLE BOLLE DI MAGADINO

Lœdipode turquoise apprécie  les zones alluviales dynamiques, comme ici l’ancien secteur inondable de la Verzasca dans la réserve naturelle Bolle di Magadino, à la confluence du Tessin avec le lac Majeur (photo Andrea Persico).

« L’œdipode turquoise peut être considéré comme une espèce bioindicatrice », souligne Léo Richard. « Sa présence est un bon signe pour la biodiversité et dans la grande majorité des cas, d'autres espèces peu fréquentes et exigeantes en termes d'habitat fréquentent le côtoient. »

Sur l’ensemble du territoire helvétique, 60% des insectes, et parmi eux 40% des orthoptères, sont aujourd’hui menacés. « Les insectes constituent l’épine dorsale de nombreux cycles naturels », rappelle M. Richard. « Ils fournissent la nourriture de beaucoup d’espèces, pollinisent les plantes, décomposent le matériel végétal et rendent bien d’autres services, souvent peu visibles. Leur déclin global et l’augmentation ponctuelle de certaines populations devraient nous alerter de la même manière. Ils montrent que la crise climatique et la crise de la biodiversité déséquilibrent les bases naturelles de notre existence. »

Globalement et à l’échelle européenne, l’œdipode turquoise est considéré comme une « préoccupation mineure » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

22 janvier 2023

Un troupeau de bisons d’Europe relâché dans une réserve anglaise !

Vendredi 23 décembre 2022, un bison européen (Bison bonasus) mâle adulte a rejoint le troupeau maintenu en semi-liberté depuis l’été dernier dans le comté du Kent, au sud-est de l’Angleterre, dans le cadre d’un projet de « réensauvagement » d’un montant global de 1,1 million de livres sterling (1,24 millions d’euros).

Trois femelles avaient déjà relâchées lundi 18 juillet dernier dans un enclos de 5 hectares au sein de la réserve naturelle de West Blean Woods, près de Canterbury. Deux sont natives du Fota Wildlife Park (Irlande), la matriarche ayant été confiée par le Highland Wildlife Park (Écosse). À la surprise générale, l’une des jeunes femelles a mis bas moins de deux moins après avoir rejoint le « jardin de l’Angleterre ». En parfaite santé, le nouveau-né a été aperçu pour la première fois vendredi 9 septembre.

BISONNEAU DU TROUPEAU DU KENT

La gestation chez la bisonne européenne dure 9 mois. La période de reproduction s’étalant habituellement d’août à octobre, la naissance survenue en septembre a constitué une surprise pour l’équipe du « Wilder Blean » (photo Donovan Wright).

Depuis novembre, le troupeau évolue dans une zone couvrant 50 hectares. Dès l’été prochain, les bisons devraient accéder à l’intégralité des 200 hectares du site délimité par deux clôtures, dont une électrifiée. Des tunnels sont également en cours de construction afin que les bisons puissent traverser en toute sécurité les sentiers existants.

Prévue en août, la venue de ce mâle originaire du parc animalier de Sababurg (Allemagne) avait été retardée à cause de formalités administratives. À terme, le troupeau pourrait compter jusqu’à dix individus maximum, conformément aux autorisations accordées.

« Ce transfert marque le début de la grande aventure et il est finalement symbolique que cette arrivée ait eu lieu peu avant le nouvel an », estime Mark Habben, directeur des opérations zoologiques du Wildwood Trust, l’un de deux organismes ayant initié ce programme. Mené conjointement avec le Kent Wildlife Trust (KWT), ce projet baptisé « Wilder Blean » entend mesurer l’influence de ces grands ruminants sur la biodiversité forestière et dans la lutte contre les effets du dérèglement climatique.

Ingénieurs de leur habitat

Les bisons sont censés éradiquer les conifères invasifs dont ils apprécient l’écorce et favoriser ainsi la croissance des essences locales. Acteurs clés de leur écosystème, ces bovidés le modifieront au cours leurs déplacements, créant des trouées permettant la diffusion de la lumière au sol et susceptibles d’être empruntées par d'autres animaux. En outre, le goût des bisons pour les bains de poussière engendrera des zones ouvertes et élargira la diversité des habitats, permettant à de nouvelles plantes, aux insectes, aux reptiles, aux oiseaux ou encore aux chauves-souris de prospérer. « Aucun autre animal ne peut jouer un tel rôle », souligne Stan Smith, responsable des paysages sauvages au KWT. La présence du plus gros mammifère terrestre d'Europe doit transformer une dense forêt commerciale de pins en une forêt naturelle dynamique, absorbant davantage de carbone.

« La restauration des écosystèmes naturels est un outil essentiel et peu coûteux pour combattre la crise climatique », relève Evan Bowen-Jones, président du Kent Wildlife Trust (KWT). « Nous voulons que Wilder Blean marque le début d'une nouvelle ère pour la conservation au Royaume-Uni. Nous devons révolutionner la façon dont nous restaurons les paysages naturels, en nous appuyant moins sur l'intervention humaine et davantage sur des ingénieurs naturels comme le bison, le sanglier et le castor. »

Grâce aux colliers émetteurs GPS équipant les animaux, l’équipe du « Wilder Blean » suit les mouvements des bisons et récoltera des données précieuses sur leurs interactions avec la flore. « Ces ruminants agissent comme des banques de graines géantes », explique Donovan Wright, l'un des « gardes-bisons » employés par le projet. « Ils collectent des graines, puis les dispersent au gré de leurs activités. » « J'ai hâte de découvrir comment les bisons façonneront la forêt en l’espace de cinq, dix ou vingt ans, à mesure qu'ils s'installeront dans leur nouvel habitat », s’impatiente son collègue Tom Gibbs.

LA MATRIARCHE DU TROUPEAU DE BISONS DU KENT

(Glen Isla, la matriarche du troupeau, a vu le jour en 2008 au Highland Wildlife Park, géré par la Société zoologique royale d'Écosse (photo Robert Canis).

 Vaches, poneys et cochongliers

Les bisons partageront bientôt leur domaine avec des exmoors et des longhorns, les plus anciennes races de poneys et de bovins britanniques. Hybrides de sangliers et de cochons domestiques, des cochongliers (ou sanglochons) seront également introduits dans la réserve du Kent. Ces cohabitations visent une gestion des paysages exempte de toute intervention humaine.

L’impact de ces taxons sera étroitement surveillé à long terme, notamment par l'échantillonnage du sol et le comptage des vers, l'examen de la structure de la végétation et le suivi des invertébrés, des oiseaux et des mammifères indigènes.

Toutefois, le projet « Wilder Blean » suscite la controverse. En effet, le bison d’Europe n’a jamais vécu à l’état sauvage sur les îles britanniques. Vraisemblablement disparus à la fin de la dernière période glaciaire voici quelque 10.000 à 11.000 ans, les derniers bisons ayant foulé le sol de l’archipel appartenaient à une espèce différente, le bison des steppes (Bison priscus). Leur déclin aurait débuté lors la période chaude et humide caractérisant l'interstade de Bölling/Alleröd (-14700 à – 12900 ans AP). L’extinction du bison des steppes en Grande-Bretagne résulterait donc de changements environnementaux, avec l’apparition d’un écosystème défavorable à ce bovin préhistorique, et non de facteurs humains. Toutefois, certains scientifiques favorables au projet mettent en avant les similarités (notamment la taille) entre le bison européen et l’aurochs, occupant jadis les forêts d’Albion.

Globalement estimé « en danger » depuis 1996 par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le bison d’Europe a cependant été reclassé en 2008 « vulnérable », c’est-à-dire « confronté à un risque élevé d’extinction à l’état sauvage », puis seulement « quasi menacé » en juillet 2020.

Quant à la sous-espèce dite des montagnes du Caucase (B. b. caucasinus), elle est définitivement éteinte depuis 1927, même si une lignée d’individus hybrides, fruit de croisements avec la sous-espèce de plaine (B. b. bonasus), a été sauvegardée.

La consanguinité est l’une des principales menaces planant sur l’avenir de cette espèce puisque la population actuelle descendrait de seulement 7 individus (4 mâles et 3 femelles) sur les 29 mâles et 24 femelles survivant dans les années 1920 dans quelques parcs zoologiques après le tir, en 1919 dans une forêt polonaise, du dernier représentant sauvage de la sous-espèce de plaine.

Selon l’« European Bison Pedrigree Book », sa population totale s’élevait, fin 2021, à 9.554 individus dont 7.266 vivant à l’état sauvage, 487 élevés en semi-liberté et 1.801 (701.1100) maintenus en captivité.

Le programme d’élevage en captivité (EEP) de l'association européenne des zoos et aquariums (EAZA) du bison d’Europe est actuellement géré par le zoo de Jersey.

Sources : Kent Wildlife Trust, Wildwood Trust , Phys.org, BBC, The Guardian, Nature, Smithsonian magazine, UICN, Université d’York.

Voici les vidéos du premier relâché, puis de celui du mâle, mises en ligne par le Kent Wildlife Trust :

 

 

14 janvier 2023

Les orques perdent un de leurs grands défenseurs !

Fondateur du Center for Whale Research et ardent défenseur des orques résidentes du Sud évoluant dans les eaux du Nord-Ouest Pacifique, Ken Balcomb s’est éteint jeudi 15 décembre 2022 à l’âge de 82 ans, emporté par un cancer de la prostate.

Né à Clovis, au Nouveau-Mexique (États-Unis), le 11 novembre 1940, il est décédé au « Big Salmon Ranch », propriété de 18 hectares sur la rivière Elwha acquise en 2020 par l’organisation afin d’y supprimer les barrages et de permettre aux saumons royaux (Oncorhynchus tshawytscha) de rejoindre des frayères inaccessibles depuis le début du XXe siècle. Leur raréfaction de ces poissons anadromes compromet en effet la survie de la communauté résidente d'épaulards vivant au sud-ouest de la Colombie-Britannique (Canada) et au nord de l'État de Washington (États-Unis).

Ces orques se sont en effet spécialisées dans la chasse aux saumons. D’après une étude publiée le 6 janvier 2016 dans la revue PLOS ONE (https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0144956), les salmonidés – et en particulier le saumon royal – représentent plus de 98,6% des poissons ingurgités par ces cétacés.

Comptant 96 individus en 1993, cette population d’épaulards est tombée à 83 animaux en 2016, 76 en décembre 2017, 74 en décembre 2018 et se limitait à seulement 73 spécimens lors du dernier recensement de juillet dernier. Elle se répartit en trois groupes (« pods »), comptant respectivement 25 (J Pod), 16 (K Pod) et 32 (L Pod) individus. D'après les défenseurs de l’environnement, la communauté d'orques de la mer des Salish a 50 % de risques de s’éteindre d’ici un siècle.

M. Balcomb avait commencé à travailler sur ces épaulards en 1976. Le fruit de ses recherches a notamment permis, deux décennies plus tard, d’alerter l'opinion publique sur la disparition des ressources alimentaires de ces orques résidentes.

J2 Granny

La nageoire dorsale caractéristique de J2 Granny, aisément identifiable à son encoche en demi-lune, photographiée en 2007 dans le détroit de Haro, séparant l'île canadienne de Vancouver (Colombie-Britannique) des îles San Juan, dans l'État de Washington (États-Unis). Aperçue pour la dernière fois le 12 octobre 2016, cette femelle emblématique a été considérée comme morte en janvier 2017 par le Center for Whale Research. Parfois présentée à tort comme centenaire, elle avait vraisemblablement entre 65 et 80 ans lors de sa disparition. Capturée avec le reste de son groupe en 1967, elle avait alors été jugée trop âgée pour intéresser un delphinarium et relâchée.

Haro sur les sonars militaires !

Suivant l'exemple du chercheur canadien Michael Bigg, pionnier de l'identification photographique des épaulards par la forme de la tache grise  appelée « selle » ou « cape »  située sur le dos juste derrière la nageoire dorsale, M. Balcomb avait établi dès 1976 un relevé annuel des orques vivant dans le nord-ouest du Pacifique. Ses travaux avaient validé ceux de M. Bigg, confirmant la chute des effectifs d’orques résidentes à quelque 70 odontocètes,après qu'environ 40 % de la population avait été transférée dans des parcs animaliers ou tuée lors des opérations de capture.

Ayant créé le Center for Whale Research malgré un faible soutien financier, Ken Balcomb avait documenté le rétablissement de la population d’orques au milieu des années 1990 (jusqu'à 97 animaux), avant son effondrement soudain dans les années suivantes. Ce déclin avait permis l'obtention du statut d'espèce menacée pour les orques résidentes du Sud, accordé en 2001 par les autorités canadiennes, puis en 2005 par celles des États-Unis.

ORQUES PROTECTION CANADA

M. Balcomb s’était également impliqué dans la protection des baleines à bec, en particulier des baleines à bec de Cuvier (Ziphius cavirostris), des baleines à bec de Gervais (Mesoplodon europaeus) et des hypéroodons boréaux (Hyperoodon ampullatus).

À la suite d’un échouage massif observé en mars 2000 aux Bahamas puis la mise en évidence de saignements dans les canaux auditifs de plusieurs cétacés morts, M. Balcomb avait dénoncé, lors d’une conférence de presse à Washington, l'utilisation d'une nouvelle génération de sonars anti-sous-marins au cours de manœuvres militaires. Il avait ensuite accusé la marine et l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (National Oceanic and Atmospheric Administration / NOAA) de minimiser les dommages causés par les sonars aux baleines de l'État de Washington.

Après  avoir obtenu en 1963 son diplôme en zoologie à l'Université de Californie, à Davis, Ken Balcomb avait travaillé comme biologiste marin et spécialiste des baleines pour le gouvernement américain. Il avait servi comme pilote et spécialiste en océanographie dans les rangs de l’US Navy durant la guerre du Vietnam.

Source principale : The Washington Post. 

 

 

1 janvier 2023

Belle et heureuse année 2023

BIOFAUNE CARTE DE VOEUX 2023

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31 mars 2021

Parcs animaliers : une étude inédite éclaire la vie nocturne des éléphants

Historiquement, le comportement des espèces hébergées dans les zoos pendant les heures de fermeture et d’absence, ou de présence réduite, du personnel a été peu étudié, en grande partie faute de technologie appropriée. Cet établissement étant doté d'équipement de surveillance numérique, des chercheurs anglais ont pu analyser durant 24 heures, grâce également à la conception des installations inaugurées le 11 avril 2017, la vie des éléphants d’Asie du zoo de Whipsnade, au Royaume-Uni.

Si différents indicateurs comportementaux du bien-être ont été identifiés pour les éléphants maintenus dans les zoos, la relation entre leur attitude au repos et cet état nécessite des recherches supplémentaires. Ainsi, la position allongée constitue-t-elle vraisemblablement un signe positif de bien-être pour cette espèce, diverses études suggérant que ce critère peut être utilisé pour surveiller les conditions psychologique et physiologique de ces animaux.

Dans l’article publié mardi 16 mars 2021 dans la revue Journal of Zoological and Botanical Gardens (https://www.mdpi.com/journal/jzbg), les auteurs ont analysé le comportement des éléphants asiatiques du zoo anglais – appartenant à la Société zoologique de Londres (ZSL) et situé dans le Bedfordshire, à une soixantaine de kilomètres au nord-ouest de la capitale, tout particulièrement dans la tranche horaire 16 – 10 heures.

INSTALLATION INTERIEURE DES ELEPHANTS DU ZOO DE WHIPSNADE

L’installation intérieure des  éléphantes du zoo de Whipsnade couvre 700 m2. Divisée en deux parties, elle est recouverte d’un substrat de sable profond et équipée de mangeoires avec système de minuterie, ainsi que de divers enrichissements. La  superficie de l’enclos de « nuit » du mâle, actuellement Ming Jung (né le 16 avril 2007 au zoo allemand de Cologne), est de 180 m2 (photo ZSL).

Cette recherche a porté sur les cinq femelles asiatiques actuellement hébergées au zoo de Whipsnade et gérées par contact protégé. Ce groupe est formé de deux éléphantes n’étant plus en âge de se reproduire (Kaylee, née 20 juillet 1982, et Lucha (Khaing Hwia See), venue au monde le 24 mai 1982), d'une  adulte reproductrice (Karishma, née le 27 août 1998), d'une juvénile (Geetha, née le 23 juillet 2009) et d'un éléphanteau (Elizabeth, née le juin 2016).  Geetha et Elizabeth sont respectivement les filles de Kaylee et de Karishma. Leur père, Emmett (Tundi), a été transféré le 25 octobre 2019 au zoo de Blackpool, sur la côte nord-ouest de l'Angleterre. Si Lucha n’a aucun lien familial avec ses quatre congénères, elle vit cependant au côté de Kaylee depuis plus de 30 ans.

Un moment clé dans la vie du troupeau

Outre le détail des activités du troupeau entre le « tea time » et le milieu de la matinée du lendemain, ces travaux se sont particulièrement intéressés aux attitudes de chaque animal durant la phase de repos et aux interactions sociales au cours de cette période. Selon leurs conclusions, des congénères non apparentés peuvent entretenir des relations fortes pendant le repos, le vécu de chaque éléphant constituant un facteur déterminant pour appréhender la compatibilité sociale entre individus. Les scientifiques ont également démontré le rôle positif joué par les éléphanteaux et les juvéniles, à même de faciliter des associations significatives entre les membres du groupe lors du repos.

Cette étude insiste sur l’importance d'évaluer le comportement des éléphants pendant ces phases horaires peu étudiées afin d'obtenir une vision holistique du bien-être des individus captifs, soulignant aussi l'importance d’une gestion de cette espèce dans les zoos à travers dee protocoles fondés sur des preuves scientifiques.

Voici une vidéo présentant les installations des éléphants d’Asie du zoo de de Whipsnade, inaugurées le 11 avril 2017 par la reine Elizabeth II. En 1996, un précédent bâtiment avait remplacé la « maison des éléphants », conçue en 1935 par Berthold  Lubetkin (1901-1990), fondateur à Londres de l’atelier collectif Tecton (« Tecton Group ») et aujourd’hui classée comme « édifice particulièrement important ou d'un intérêt spécial » (« listed building / grade II »).

22 mars 2021

L’Inde se prépare à accueillir ses premiers guépards africains

Alors que les premiers guépards africains destinés à être relâchés sur le sous-continent sont attendus d’ici fin 2021, deux équipes de spécialistes – l'une de Namibie et l'autre d'Afrique du Sud – arriveront cette semaine en Inde afin de former les agents forestiers et les experts de la faune sauvage à la manipulation, à la réhabilitation, aux soins médicaux et aux diverses exigences de la conservation de ce grand félin. Le guépard a été déclaré éteint par le gouvernement indien en 1952, les trois derniers  individus connus ayant été abattus en 1947 par le maharaja Ramanuj Pratap Singh Deo de Koriya, une région sise dans l’actuel État du Chhattisgarh.

Le 28 janvier 2020, la Cour suprême de l’Inde a donné son accord pour la réintroduction de guépards originaires de Namibie, validant un programme initié dès 2009 (voir http://biofaune.canalblog.com/archives/2020/01/29/37982898.html). En 2013, la plus haute juridiction du pays avait pourtant rejeté une première demande adressée par le ministère de l'environnement, estimant alors qu'aucune étude scientifique ne recommandait cette stratégie.

GUEPARD D'AFRIQUE AUSTRALE DANS LE SUD NAMIBIEN

Guépard dans le sud de la Namibie, pays d’Afrique australe dont seront originaires les premiers spécimens relâchés dans le parc national indien de Kuno (photo Joachim Huber).

Le parc national de Kuno, premier élu

Depuis, un comité d'experts, composé notamment de représentants du Wildlife Trust of India (WTI)), de l’antenne indienne du Fonds mondial pour la conservation (WWF-India), de l'autorité nationale de conservation des tigres (National Tiger Conservation Authority / NTCA) et de fonctionnaires fédéraux comme de divers États, a terminé l’évaluation des six sites présélectionnés : la réserve de tigres de Mukundara Hills et le sanctuaire de faune de Shergarh au Rajasthan, ainsi que les parcs nationaux de Kuno, de Madhav et les sanctuaires faunistiques de Gandhi Sagar et de Nauradehi au Madhya Pradesh. Ces aires protégées, déjà été évaluées en 2010, ont été de nouveau inspectées. Finalement, le comité a retenu le parc national de Kuno, « prêt à accueillir les premiers guépards avec un minimum d’ajustements ».  Le sanctuaire faunistique de Gandhi Sagar remplit aussi les critères exigés.

Couvrant près de 750 km2, le parc national de Kuno était pressenti depuis 2006 pour la relocalisation du lion d’Asie. « Bien que guépards et lions puissent partager le même territoire, la Cour suprême avait estimé en 2013  que cela n'était pas pertinent », rappelle le Dr Yadvendradev Vikramsinh Jhala, doyen de l’Institut indien de la faune sauvage (Wildlife Institute of India / WII) et membre du comité d'experts. « Or, malgré l’injonction des magistrats, le lion n’a pas été réintroduit dans cet espace, d’où le feu vert accordé par la Cour l’an dernier. Toutefois, un unique site ne peut suffire pour maintenir une population saine de guépards en Inde. Nous allons donc améliorer les autres sites offrant des habitats favorables, afin de pouvoir relâcher des guépards dans au moins quatre ou cinq zones au cours des cinq ou six prochaines années et, à terme, de remettre en liberté 35 à 40 de ces prédateurs sur les sites identifiés. Cette année, nous commencerons par accueillir huit guépards à Kuno. »

LE MAHARAJAH RAMANUJ PRATAP SINGH DEO ET LES 3 DERNIERS GUEPARDS INDIENS ABATTUS EN 1947

Le maharajah Ramanuj Pratap Singh Deo posant devant les trois derniers guépards d’Asie connus ayant vécu à l’état sauvage en Inde. Ces félins furent abattus de nuit dans l’actuel district de Surguja (photo secrétaire privé dumaharaja Ramanuj Pratap Singh Deo).

Villages déplacés

L’aménagement des sites concernés passe notamment la relocalisation de certains villages, le contrôle du pâturage des troupeaux domestiques et l’augmentation du nombre de proies du guépard avec le transfert d’antilopes cervicapres (Antilope cervicapra), de cerfs axis (Axis axis), de chinkaras (Gazella bennettii) ou encore de sangliers indiens (Sus scrofa cristatus).

Dans l’ex-sanctuaire faunique de Kuno, en raison du projet concernant les lions du Gujarat (lire

http://biofaune.canalblog.com/archives/2021/02/24/38833794.html), le département des forêts du Madhya Pradesh a déjà déplacé un certain nombre de villages et a érigé, en  2018, cette réserve au rang de parc national, permettant « une récupération remarquable de l’habitat, une abondance de proies et la réduction des impacts anthropiques », selon l'évaluation réalisée par WII plus tôt cette année. Cet endroit abrite désormais une population viable de cerfs axis, de sambars (Rusa unicolor), de nilgauts (Boselaphus tragocamelus), de chinkaras, de sangliers et de zébus (Bos taurus indicus). Actuellement, le léopard indien (Panthera pardus fusca) et la hyène rayée (Hyaena hyaena) sont les seuls grands carnivores du parc national. Observé à Kuno depuis plusieurs années,T 38, un mâle tigre du Bengale (Panthera tigris tigris) solitaire, a en effet regagné le parc national de Ranthambore voici plusieurs mois.

L’aire de répartition du guépard asiatique (Acinonyx jubatus venaticus), classé depuis 1996 « en danger critique » d’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), s’étendait autrefois de la péninsule arabique et du Proche-Orient à l’Inde en passant par l'Iran, l'Afghanistan et le Pakistan. Plus au nord, elle couvrait le Caucase et l’Asie centrale. Aujourd’hui, cette sous-espèce, dont la population sauvage s’élèverait à une cinquantaine de spécimens contre 200 dans les années 1970, survit uniquement dans quelques régions iraniennes.

Quatre sous-espèces africaines sont aujourd’hui admises, en l’occurrence celles d'Afrique du Nord-Ouest (A. j. hecki), d'Afrique du Nord-Est ou du Sahara (A. j. soemmeringii), d'Afrique de l'Est (A. j. raineyi) et d’Afrique australe (A. j. jubatus), à laquelle appartiennent les guépards namibiens.

6 mars 2021

Les éléphants africains officiellement scindés en deux espèces

Un article paru mardi 23 février 2021 dans la revue Oryx -The International Journal of Conservation, éditée tous les deux mois par les presses universitaires de Cambridge (Cambridge University Press) au nom de l’ONG Fauna & Flora International, valide l’existence de deux espèces d'éléphants d'Afrique : l'éléphant de savane (Loxodonta africana) et l'éléphant de forêt (Loxodonta cyclotis).

Cette publication précise que le groupe de spécialistes de l'éléphant d'Afrique (GSEAf) de la Commission de sauvegarde des espèces de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN /SSC), comité de scientifiques et d'experts techniques œuvrant à la conservation et à la gestion des éléphants d'Afrique, a admis cette distinction. Cette reconnaissance figurera dans la prochaine mise à jour de la Liste rouge de l’UICN et dans la nouvelle édition du rapport sur le statut de l'éléphant d'Afrique. Ces deux documents seront publiés en 2021.

COCO, ELEPHANT DE FORET MALE

Dernier éléphant de forêt captif en Europe, « Philippe», alias « Coco », né au début des années 1960 à l’état sauvage, avait été capturé au Sierra Leone avant d'être envoyé, en juillet 1963, au parc zoologique de Paris-Vincennes. Ce mâle avait finalement été transféré en avril 2002 au parc safari espagnol La Reserva del Castillo de las Guardas, en Andalousie, où il est mort environ trois mois après son arrivée (photo Ph. Aquilon).

« Il existe désormais des preuves génétiques suffisantes pour affirmer que les éléphants d'Afrique, généralement considérés autrefois comme une seule espèce avec deux sous-espèces, constituent en fait deux espèces distinctes », assurent les auteurs. Cette reconnaissance aura des implications politiques pour les gouvernements concernés et divers traités dont celui de la Cites (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction), réglementant le commerce international des éléphants et de leurs parties ou produits. Interdit par cet accord, le négoce international de l'ivoire ne sera pas affecté par ce changement taxonomique.

Les jardiniers de la forêt

« Rien dans cette nouvelle classification ne réduira ou ne devrait réduire la protection accordée à l'une ou l'autre des espèces d'éléphants d'Afrique, en vertu du droit national ou international », souligne dans un communiqué la Wildlife Conservation Society (WCS), ONG états-unienne dédiée à la préservation de la nature dans le monde et particulièrement en Afrique.

« Les éléphants de forêt sont encore plus menacés que ceux de savane », précise le Dr Fiona Maisels, coauteur de cet article et scientifique de la conservation au sein du programme Afrique de la WCS. « Ils sont considérés comme des « jardiniers de la forêt ». Ils diffusent en effet les graines de diverses espèces de grands arbres, capables de séquestrer considérablement plus de carbone que des essences plus petites et contribuant donc de façon primordiale à l'atténuation du changement climatique. » « Les deux espèces d’éléphants jouent un rôle essentiel pour préserver l'intégrité des écosystèmes africains et leur conservation doit rester une priorité », insiste Mme Maisels.

TEMBO, ELEPHANT DE SAVANE MALE

« Tembo », éléphant de savane mâle né dans la nature en 1985, photographié ici en novembre 2018 au Tierpark de Berlin, en Allemagne (cliché Ph. Aquilon).

Limitée à l’Afrique centrale et de l’Ouest, l’aire de répartition de l’éléphant de forêt couvre notamment la République démocratique du Congo, la République du Congo, le Gabon, le Cameroun, la République centrafricaine, le Nigeria, le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Liberia.

Depuis 2004, l’éléphant africain (Loxodonta africana) est classé « vulnérable », c’est-à-dire confronté à un risque élevé d’extinction à l’état sauvage, sur la Liste rouge des espèces menacées établie par l’UICN.

Seuls trois éléphants de forêt, dont deux au Japon, seraient aujourd’hui maintenus en captivité à travers le monde : un mâle, prénommé « Dai », au parc safari Akiyoshidai de Yamaguchi, et deux femelles, « Mai » au parc zoologique Asa d'Hiroshima et « Can » au zoo d'Abidjan, en Côte d'Ivoire.

4 mars 2021

Les dingos, gardiens de la biodiversité du désert

Selon une étude menée par l'université australienne de Nouvelle-Galles du Sud (UNSW) et parue jeudi 11 février 2021 dans la revue Landscape Ecology, les effets environnementaux de l’absence des dingos dans le paysage sont visibles depuis l'espace.

Ces travaux ont analysé en parallèle des images satellite couvrant une période de 32 ans (1988-2020) et des recherches sur le terrain conduites des deux côtés de la barrière à dingos traversant le désert de Strzelecki. D’après les conclusions de ces recherches, la végétation présente une croissance à long terme plus faible dans les zones sans dingos que dans celles où subsistent ces canidés sauvages.

« Les dingos affectent indirectement la végétation en contrôlant le nombre de kangourous et de petits mammifères », explique le professeur Mike Letnic, coauteur de cet article et professeur au Centre pour la science des écosystèmes (Centre for Ecosystem Science) de l'UNSW. « Lorsque les dingos disparaissent, la population de marsupiaux augmente, avec un risque de surpâturage et des conséquences notable sur l'ensemble de l'écosystème. »

BARRIERE A DINGOS

Longue de 5.320 kilomètres des Darling Downs (Queensland) jusqu'à la péninsule d'Eyre (Australie-Méridionale), la barrière à dingos mesure 1,80 m de haut et s'enfonce 30 cm sous terre. Les poteaux en acier sont espacés de 9 m, tandis qu’une série de portes permet aux véhicules de traverser la clôture (photo Schutz).

Jusqu'à présent, la plupart des recherches sur les dingos ont été menées sur le terrain ou à l’aide de clichés obtenus par des drones. Prenant des images en continu de la région depuis 1988, le programme spatial Landsat d'observation de la Terre à des fins civiles, développé par la NASA (National Aeronautics and Space Administration) à l’initiative de l'Institut des études géologiques américain (United States Geological Survey / USGS), a permis un nouvelle approche à l'échelle du paysage. « Les différences de pression de pâturage de chaque côté de la clôture sont si prononcées qu'elles peuvent être observées depuis l'espace », indique M. Letnic.

Cascade trophique

Les images satellite ont été traitées et disséquées par le Dr. Adrian Fisher, spécialiste de la télédétection à l'UNSW et auteur principal de l'étude. Selon lui, la réaction de la végétation aux précipitations constitue l'une des principales différences entre les secteurs occupés ou non par des dingos. « La végétation ne pousse qu'après les pluies sporadiques tombant dans le désert », explique le Dr Fisher. « Alors que les précipitations ont fait pousser les plantes des deux côtés de la clôture, nous avons constaté que la végétation dans les secteurs sans dingos ne croissait pas autant, ou ne recouvrait pas une superficie aussi importante, que dans les autres endroits. »

DESERT DE STRZELECKI

Une grande partie du désert de Strzelecki bénéficie du statut de réserve régionale. Celle-ci couvre 8.100 km3 en Australie-Méridionale. Une partie de la zone orientale du désert se trouve dans le parc national Sturt, en Nouvelle-Galles du Sud (photo Joy Engelman).

L’élimination des superprédateurs, jouant un rôle crucial dans le maintien de la biodiversité, peut déclencher un effet domino sur l'écosystème concerné, un phénomène appelé cascade trophique. Ainsi l’augmentation des populations de kangourous peut-elle entraîner un surpâturage, lequel amoindrit la végétation et affaiblit la qualité du sol. Or la dégradation du couvert végétal peut menacer la survie de plus petites espèces, comme le pédionome errant ou hémipode à collier (Pedionomus torquatus), un oiseau endémique d'Australie classé depuis 2017 « en danger critique » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Déjà très réduite, la population de ce charadriiforme, victime de l’extension des cultures, du pâturage des prairies naturelles et d’événements climatiques extrêmes, a décliné de plus de 90% au cours de la dernière décennie dans ses principales aires de distribution, le centre-nord de Victoria et la Riverina de Nouvelle-Galles du Sud, une région agricole située dans la partie méridionale de cet État. Le comité scientifique australien des espèces menacées (Threatened Species Scientific Committee / TSSC) ayant estimé le nombre total d'individus matures à moins de 1.000 oiseaux en 2015, les effectifs seraient aujourd’hui compris entre 250 et 999 spécimens adultes.

PEDIONOME ERRANT MALE

Pédionome errant mâle. Uniquereprésentant de la famille des pédionomidés, cet oiseau, mesurant entre 15 et 19 cm, fréquente presque exclusivement les prairies ouvertes humides (photo Patrick_K59).

Les feuilles mortes sous l’œil des satellites

En outre, les changements de la végétation provoqués par la disparition des dingos modifient le paysage désertique en altérant la circulation du vent et les mouvements du sable. « L'élimination des prédateurs situés au sommet de la chaîne alimentaire peut avoir des effets considérables sur les écosystèmes et toucher de très vastes surfaces », relève le Pr. Letnic. « Ces incidences passent souvent inaperçues car les grands prédateurs ont disparu depuis longtemps dans de nombreuses régions. La barrière australienne pour les dingos constitue donc une occasion rare d'observer le rôle indirect d'un superprédateur. »

Traditionnellement, l'imagerie satellite s'intéresse à la photosynthèse de la végétation, c'est-à-dire aux plantes, aux arbres et à l'herbe visiblement verts. Cette fois, les chercheurs ont utilisé un modèle capable de prendre en compte la végétation non verte, comme certains arbustes, les herbes sèches, les brindilles, les branches et les feuilles mortes. « La végétation sans activité de photosynthèse possède un spectre de réflectance différent de celui de la végétation photosynthétique », souligne le Dr Fisher. « En utilisant l'image satellite et un modèle scientifique calibré mis au point par le Joint Remote Sensing Research Program [un programme visant à accroître la capacité de l'Australie à mener des recherches en télédétection pure et appliquée pour mettre en œuvre et évaluer les politiques de gestion environnementale aux échelles locale, étatique et nationale, NDLR], nous avons pu estimer la couverture de végétation non verte, un élément particulièrement important pour l'étude d'un paysage désertique. »

Bien que d'autres facteurs contribuent à différencier  la végétation, comme les régimes de précipitations et l'utilisation des terres, l'imagerie satellite et l'analyse des sites ont clairement montré que les dingos jouaient un rôle essentiel dans ces dissemblances entre les écosystèmes du désert de Strzelecki. « Les dingos ne sont peut-être pas la seule explication, mais d’évidence la principale », assure le Dr. Fisher.

DINGO

La taxonomie du dingo divise les scientifiques (Photo Katjung).

En 2019, une session du groupe des spécialistes des canidés de la Commission de sauvegarde des espèces de l’UICN (IUCN SSC Canid Specialist Group) a considéré que le dingo, comme le chien chanteur de Nouvelle-Guinée, étaient des chiens féraux (Canis familiaris) et devaient être retirés de la Liste rouge établie par l’organisation mondiale. Depuis 2008, le dingo figurait parmi les taxons « vulnérables », c’est-à-dire confrontés à un risque élevé d’extinction à l’état sauvage. En 2014, une étude australienne avait suggéré que le dingo, introduit en Australie entre 3.000 et 5.000 ans avant notre ère, soit érigé au statut d’espèce à part entière et non plus considéré comme une sous-espèce du loup gris (lire http://biofaune.canalblog.com/archives/2014/04/14/29656894.html).

24 février 2021

Quand les lions indiens sortent de leur réserve

Après l’incursion d’une lionne vendredi 12 février 2021 sur le parking d’un hôtel quatre étoiles puis dans des zones résidentielles de la ville de Junâgadh, le débat sur la relocalisation des grands félins vivant à l’extérieur du parc national et sanctuaire faunique de Gir a resurgi à la Une de la presse indienne. Selon le département des forêts de l’État du Gujarat, près de la moitié des lions d’Asie sauvages évoluent désormais en dehors de cette aire protégée de 1.153 km2 se trouvant à l’ouest de l’Inde.

En effet, la population vivant dans les forêts du Gujarat a augmenté de 29% entre 2015 et 2020, passant de 523 à 674 individus, malgré une épizootie de maladie de Carré ayant provoqué la mort de 36 spécimens en 2018. En 1968, l'Inde comptait seulement 177 lions survivant dans le milieu naturel.

COUPLE DE LIONS ASIATIQUES DANS LE PARC NATIONAL DE GIR

Lions asiatiques s’accouplant dans le parc national de Gir (photoSumeet Moghe).

Le dernier recensement a eu vendredi 5 et samedi 6 juin 2020. Recourant à la méthode de comptage par blocs et à un logiciel de statistiques, il a mobilisé quelque 1.400 personnes et a utilisé la localisation par satellite, les marques d'identification individuelle ainsi que les données des colliers émetteurs. L’évaluation des effectifs de lions d’Asie a lieu tous les cinq ans. À la fin du printemps dernier, la population de ces emblématiques prédateurs s’élevait à 309 femelles, 206 mâles, 137 lionceaux et 22 individus non clairement identifiés.

Envoyés au zoo

Plusieurs voix s’élèvent aujourd’hui pour prôner le transfert d’une partie des félins évoluant hors du parc de Gir dans d’autres secteurs protégés. « Je crois souhaitable que les lions vivent dans des espaces forestiers plutôt qu’à proximité des zones urbaines, au risque de voir les conflits homme-faune s’intensifier », estime ainsi Priyvrat Gadhvi, membre du conseil d'État du Gujarat pour la faune sauvage. « Il est grand temps de songer au sanctuaire de Barda », renchérit Bhushan Pandya, membre du conseil national de la faune sauvage. « Le département des forêts devrait déplacer certains félins dans ce territoire apte à les accueillir. Il est préférable de transférer des lions à Barda plutôt qu’au zoo de Sakkarbaug ou que de les relâcher dans un endroit déjà surpeuplé. »

Selon la presse indienne, l’établissement situé dans la ville de Junagadh abriterait actuellement près de 90 lions d’Asie ! Jeudi 28 janvier dernier, huit félins capturés dans le district de Rajkot ont été envoyés dans ce zoo où ils sont toujours maintenus malgré les protestations des défenseurs de la faune sauvage. En effet, ces animaux (parmi lesquels sept juvéniles dont six femelles) n’ont attaqué aucun habitant et ne sont porteurs d’aucune maladie. Les autorités auraient décidé de leur capture à titre préventif, à l’approche d’élections locales…

CENTRE D'ACCUEIL DU PARC NATIONAL DE GIR

Centre d’accueil du parc national et sanctuaire faunique de Gir (photo Dassharathsinh Bodana).

Le département des forêts de l’État du Gujarat espérait que les lions rejoindraient naturellement, au cours de leur dispersion, le sanctuaire de faune de Barda où leur présence était attestée jusqu’à la fin du XIXème siècle. Couvrant 192 km2 à une centaine de kilomètres à l’ouest du parc national de Gir, ce site dispose en effet d’une forte densité de proies potentielles – cerfs axis (Axis axis), sambars (Rusa unicolor) ou encore sangliers indiens (Sus scrofa cristatus) – notamment issus de centres d’élevage. Toutefois, le tracé d’une route nationale entrave les déplacements des lions, hésitant à traverser ce ruban de bitume. Par ailleurs, la présence de bovins à l’intérieur même du sanctuaire constitue une source de tensions potentielles en cas de retour des lions. Un transfert officiel de ces prédateurs nécessiterait de reloger quelque 400 familles maldhari, une communauté de bergers tribaux du Gujarat. Or cette question se semble pas d’actualité. « Pour le moment, nous n’envisageons pas de déplacer ces éleveurs », assure en substance D. T. Vasavada, conservateur en chef des forêts au Bureau de l'environnement du district de Junagadh. Un autre programme préconise le déplacement de lions vers une zone protégée de 109 km2 dans la forêt de Bhavnagar Amreli, à environ 100 km à l’est du parc de Gir.

Une affaire d’État

Initié dès 1993, le projet de la réintroduction de lions dans le Madhya Pradesh, au cœur du sous-continent, n’a jamais vu le jour, le Gujarat s’opposant à tout transfert de « ses » lions considérés comme un « trésor » d’État. La question du déplacement dans l’ancien sanctuaire faunique de Kuno – érigé au rang de parc national en 2018 est devenue un enjeu politique. Dès 2004, le gouvernement du Gujarat a ainsi refusé de se séparer des 19 félins prévus pour la relocalisation, le ministre d'État aux forêts de l'époque  déclarant publiquement qu’« il n’était pas nécessaire de déplacer les lions de Gir et que les autorités du Gujarat assuraient leur survie sur place ».

Face cette opposition, le département des forêts du Madhya Pradesh a envisagé, en 2009, d’accueillir dans le sanctuaire de Kuno des lions asiatiques élevés dans des zoos. Là encore, le gouvernement du Gujarat a combattu cette suggestion, avançant plusieurs arguments dont l’absence d’une densité de proies suffisantes dans cette zone, l’inefficacité du Madhya Pradesh à protéger efficacement les tigres présents dans le parc national de Panna ou encore le projet de relâcher à Kuno des guépards africains, un dessein jugé incompatible avec la réintroduction de lions (lire http://biofaune.canalblog.com/archives/2020/01/29/37982898.html).

La position du Gujarat a subi un revers lorsque, le 15 avril 201, la Cour suprême d'Inde a estimé que le transfert vers Kuno relevait de l’intérêt supérieur des animaux. La plus haute juridiction du pays balayait les objections du gouvernement du Gujarat et ordonnait même que la relocalisation ait lieu dans un délai de six mois. Le 1er juillet 2013, le gouvernement du Gujarat demandait à la Cour suprême de revoir son arrêt, proposant en contrepartie la création d’une seconde aire protégée dédiée dans cet État frontalier du Pakistan. La réticence persistante des autorités du Gujarat à se séparer de quelques lions avait été alors très critiquée par certains écologistes.

La requête en révision contre le déplacement des lions sauvages de la forêt de Gir vers le Madhya Pradesh a été finalement été rejetée par la Cour suprême le 14 août 2014 mais, à ce jour, aucun transfert n’a eu lieu. Longtemps farouchement opposés au départ de lions vers la « province du Centre », des activistes du Gujarat défendent aujourd’hui cette solution, préférable à leurs yeux au maintien en captivité dans l'enceinte du zoo de Sakkarbaug.

LION D'ASIE MALE

Anatomiquement, le lion d’Asie se distingue par une poche de peau s’étendant sous le ventre jusqu'aux pattes postérieures. Ce gousset est rarement développé chez les lions africains. En outre, le crâne des lions persans présente des bulles tympaniques moins gonflées et un foramen infra-orbitaire plus souvent divisé (photo Impvjoshi).

Malgré les actuelles controverses taxonomiques, le lion d’Asie est toujours reconnu comme une sous-espèce à part entière (Panthera leo persica) par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Après avoir été considéré comme en « danger critique » entre 2000 et 2008,  il est aujourd’hui classé « en danger ». En Europe, le programme d’élevage en captivité (EEP / « EAZA Ex situ Programmes ») de ce félin est géré, sous l’égide de l'association européenne des zoos et aquariums (EAZA), par le zoo d’Aalborg, au Danemark.

Selon le site Zootierliste, cette sous-espèce est visible dans presque une cinquantaine d’établissements du Vieux Continent. Elle est hébergée en France par le parc animalier du Pal (03), le Zooparc de Trégomeur (22), les zoos de Besançon (25), Montpellier (34), La-Boissière-du-Doré (44), Maubeuge (59), Lyon (69) et Mulhouse (68), ainsi que par le Parc des félins de Lumigny-Nesles-Ormeaux (77). Elle est maintenue en Suisse par le zoo de Zurich et, en Belgique, par celui de Planckendael.

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« SILENT FOREST» : SAUVER LES OISEAUX CHANTEURS DU SUD-EST ASIATIQUE

BIOFAUNE soutient la campagne « Silent Forest » menée par l’association européenne des zoos et des aquariums (EAZA) avec le concours du groupe de spécialistes des oiseaux chanteurs d'Asie du Sud-Est de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), de l'ONG de surveillance du commerce de la faune et de la flore TRAFFIC et de l’alliance BirdLife International rassemblant plus de 110 associations nationales.

Chaque année, des milliers d’oiseaux chanteurs sont vendus illégalement sur les marchés du Sud-Est asiatique, accélérant le déclin de plusieurs espèces déjà menacées d’extinction.

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