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Biodiversité, faune & conservation
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24 février 2023

Des manuls vivent sur les pentes de l’Everest !

Les toutes premières preuves de la présence du manul ou chat de Pallas (Otocolobus manul) sur l’Everest ont été trouvées lors de l’expédition « National Geographic et Rolex Perpetual Planet Everest », conduite en 2919 au Népal sur les pentes du plus haut sommet du monde. Cette découverte a été annoncée dans un article paru dans le numéro 76-hiver 2022 de la revue bi-annuelleCat News publiée par le « Cat Specialist Group » (CatSG) de la Commission de sauvegarde des espèces (Species Survival Commission / SCC) de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Du dimanche 7 avril au jeudi 2 mai 2019, le Dr Tracie Seimon, du programme de santé zoologique de la Wildlife Conservation Society (WCS) – ONG dédiée à la préservation de la nature dans le monde dont le siège se trouve au zoo du Bronx, à New York (États-Unis) – a codirigé sur le terrain la mission biologie de l’expédition, dont les scientifiques ont recueilli des échantillons à deux endroits distants de 6 km, à 5.110 et 5.190 m. d'altitude, dans le parc national de Sagarmatha, sur le flanc sud de l’Everest.

Créé le 19 juillet 1976 et situé à 6.000m d’altitude, cette aire protégée s’étend sur une superficie de 1.244 km2 dans le district népalais de Solukhumbu.

MANUL OU CHAT DE PALLAS

Capable de supporter des froids intenses, le manul (ici un spécimen captif) peut résister à des températures de - 50°C (photos Gitanes232).

L’insoupçonnée biodiversité du Toit du monde

« Il est fantastique de découvrir des preuves de la présence de cette espèce remarquable sur le Toit du monde », se réjouit de Dr Seimon. « Ce séjour de presque quatre semaines a été extrêmement gratifiant non seulement pour nous, mais aussi pour toute communauté scientifique. La découverte du manul sur l'Everest témoigne de l’incroyable biodiversité de cet écosystème alpin isolé et étend l'aire de répartition connue de ce félin à l'est du Népal. Nous espérons que l’existence de cette espèce charismatique sur l’Everest permettra de sensibiliser à la richesse faunique de ce site emblématique du patrimoine mondial. »

L'analyse génétique des échantillons d'excréments a révélé que deux chats de Pallas, dont le territoire chevauche celui du renard roux, vivent sur l’Everest. En outre, les chercheurs ont identifié des traces d'ADN de pika de Royle (Ochotona roylei) et de belette des montagnes (Mustela altaica) dans ces prélèvements, deux proies importantes dans l’alimentation du manul.

« Cette découverte est également primordiale pour la conservation, car le manul est inscrit à l’Annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (Cites) et protégé au Népal », souligne le Dr Anton Seimon, coauteur de l'article.

PARC NATIONAL DE SAGARMATHA

Dominé par le mont Everest (8.848 mètres) et comptant plusieurs sommets de plus de 7.000 mètres, le parc national de Sagarmatha a été inscrit en 1979 au patrimoine mondial de l’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) (photo Yash Bhattarai).

De futures recherches associant caméras automatiques et collecte d'échantillons d'excréments permettront de mieux préciser la population de manuls du parc national de Sagarmatha, leur aire de répartition, leur densité et leur régime alimentaire.

En un demi-siècle, le nombre de touristes fréquentant cette aire protégée a augmenté de façon spectaculaire, passant de 3.600 visiteurs en 1979 à plus de 25.000 en 2010 pour dépasser les 50.000 avant la pandémie de Covid-19. Pourtant, le chat de Pallas a seulement été détecté en 2019 à Sagarmatha. Cette nouvelle étude met ainsi en lumière l’importance de la génétique de la conservation et de l'échantillonnage environnemental pour enrichir nos connaissances d’espèces cryptiques et/ou « insaisissables » comme le chat de Pallas.

Lointain cousin du chat-léopard

Ces travaux ont donc permis d’inclure un nouveau taxon à la liste des mammifères déjà recensés dans le parc national de Sagarmatha et sa zone tampon, où figurent notamment le semnopithèque entelle (Semnopithecus entellus), la panthère des neiges ou once (Panthera uncia), la panthère nébuleuse ou longibande (Neofelis nebulosa), l’ours noir d'Asie également appelé ours du Tibet ou ours à collier (Ursus thibetanus), le loup gris (Canis lupus), le vison de Sibérie (Mustela sibirica), le jharal ou tahr de l'Himalaya (Hemitragus jemlahicus), le goral de l'Himalaya (Naemorhedus goral), le saro (Capricornis sumatraensis), la marmotte de l'Himalaya (Marmota himalayana), le chacal doré (Canis aureus), le porte-musc de l'Himalaya (Moschus leucogaster), le pika de Royle (Ochotona roylei), le renard roux (Vulpes vulpes), le petit panda ou panda roux (Ailurus fulgens), la martre à gorge jaune (Martes flavigula) ou encore la civette palmiste à masque (Paguma larvata).

AIRE DE REPARTITION DU MANUL

Immense, l’aire de répartition du chat de Pallas s’étend depuis l’ouest de la mer Caspienne jusqu’à la Chine occidentale (document BhagyaMani).

Seule espèce du genre Otocolobus et jusqu’alors considéré comme « quasi menacé », le manul a été reclassé en « préoccupation mineure » en 2020 par l'UICN.

Ce petit félin, dont la masse moyenne oscille en moyenne entre 2,5 à 4,5 kg, bénéficie d’un programme d’élevage en captivité (EEP / « EAZA Ex situ Programmes ») géré, sous l’égide de l'association européenne des zoos et aquariums (EAZA), par le zoo d’Édimbourg (Écosse).

Cette espèce est visible en France aux Terres de Nataé à Pont-Scorff (56), aux zoos de Lille (59) et de Mulhouse (68), au Parc des félins de Lumigny-Nesles-Ormeaux (77), au,Spaycific'zoo (72) et, en Belgique, au Parc animalier de Bouillon.

Le chat de Pallas aurait divergé du chat-léopard (Prionailurus bengalensis) voici quelque 5,9 millions d'années. En l’absence d'études moléculaires ou morphologiques récentes, deux sous-espèces sont actuellement suggérées sur la base de variations de coloris du pelage, la nominale (O. m. manul ) dans le Sud-Ouest asiatique et en Asie centrale et O. m. nigripectus dans l'Himalaya.

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