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Biodiversité, faune & conservation
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2 décembre 2016

Le chimpanzé d’Afrique de l’Ouest désormais « en danger critique » d’extinction

Le chimpanzé d’Afrique de l’Ouest (Pan troglodytes verus) est désormais classé « en danger critique » d’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Cette sous-espèce devient la première à recevoir ce statut attribué lorsque le risque d’extinction à l’état sauvage est considéré comme extrêmement élevé. Les trois autres  – le chimpanzé d’Afrique orientale (P. t. schweinfurthii),  le chimpanzé d’Afrique centrale (P. t. troglodytes) et le chimpanzé du golfe de Guinée (P. t. ellioti) – sont toujours considérées comme « en danger » par l’UICN.

Deux autres grands singes, l’orang-outan de Bornéo (Pongo pygmaeus) et le gorille des plaines orientales (Gorilla beringei graueri), ont également été reclassés comme « en danger critique » en 2016.

CHIMPANZE D'AFRIQUE DE L'OUEST

Mâle chimpanzé d’Afrique de l’Ouest en mai 2014 à la Vallée des Singes, établissement situé à Romagne, dans la Vienne (photo Ph. Aquilon).

Selon les spécialistes, la population de chimpanzés d’Afrique de l’Ouest a considérablement diminué au cours du demi-siècle écoulé et cette tendance ne devrait pas s’inverser ces prochaines années. Des travaux ont évalué le déclin annuel moyen à 6,53 % entre 1990 et 2014. Ce taux a été établi à partir de données collectées dans 20 sites où au moins deux études ont été conduites durant la période considérée.

D’après une étude parue en 2015, de 18.000 à 65.000 chimpanzés occidentaux vivraient actuellement à l’état sauvage. Estimant toutefois leur effectif aux alentours de 35.000 individus, des chercheurs ont évalué  la baisse annuelle du nombre de ces primates à 1 % entre 1960 et 1989 puis à 4,5 % entre 1990 et 2014. En tenant compte des mesures envisagées pour mieux protéger ce singe, la  chute devrait se poursuivre à un rythme (un peu moins soutenu) de 2,25 %  jusqu’en 2029.

Le temps de génération chez le chimpanzé étant de 23 ans, la sous-espèce d’Afrique de l’Ouest aura perdu plus de 80 % de sa population totale en l’espace de trois générations, soit 69 ans. Ce taxon remplit donc le critère A (réduction de la taille de la population) de l’UICN autorisant son inscription parmi les (sous-)espèces « en danger critique ».

ENCLOS DES CHIMPANZES OCCIDENTAUX AU ZOO DE KREFELD

Enclos des chimpanzés occidentaux en 2010 au zoo de Krefeld,  dans le land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, en Allemagne (photo KR-1 Werbeagentur).

Le spectre de l’huile de palme

L’aire de répartition du chimpanzé occidental s’étend de façon morcelée du Sénégal au Bénin. Aujourd’hui, sa présence est attestée au Sénégal, en Guinée, au Mali, en Guinée-Bissau, en Sierra  Leone, au Liberia, au Ghana et en Côte d'Ivoire. Il est possiblement éteint au Burkina Faso, au Togo et au Bénin. Selon certains auteurs, sa distribution couvrirait également l’ouest du Nigeria mais cette hypothèse demande à être validée par des analyses génétiques.

Cette sous-espèce survit principalement en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Liberia, au Mali et en Sierra  Leone. Si certaines populations s’avèrent stables, d’autres connaissent des chutes dramatiques. En Côte d’Ivoire, une étude initiée par des primatologues de l'Institut Max-Planck d'anthropologie évolutionniste de Leipzig (Allemagne) et dont les conclusions ont été publiées en octobre 2008 dans la revue Current Biology a révélé une diminution de près de 90 % au cours des deux précédentes décennies ! Au Ghana, en Guinée-Bissau et au Sénégal, les effectifs sont estimés à quelques centaines de spécimens.

PLANTATION DE PALMIERS A HUILE EN COTE D'IVOIRE

Plantation de palmiers à huile en Côte d’Ivoire (photo African Hope).

Parmi les principales menaces planant sur l’avenir des chimpanzés occidentaux figurent le braconnage pour la viande de brousse et la médecine traditionnelle, les épizooties provoquées par une proximité accrue avec l’homme et, bien sûr, la perte et de la fragmentation de leur milieu naturel à cause de l'agriculture itinérante sur brûlis, de l’exploitation minière et du développement de la culture du palmier à huile. Et les perspectives sont inquiétantes. Dans trois des derniers bastions de cette sous-espèce (le Liberia, la Sierre Leone et la Guinée), les secteurs susceptibles d’être phagocytées par l’industrie de l’huile de palme recouvrent en grande partie l’habitat des chimpanzés. Le chevauchement atteint notamment 94,3 % au Libéria et 84,2 % en Guinée ! En outre, dans ces trois pays, la majorité des chimpanzés vivent à l’extérieur des zones protégées.

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Commentaires
S
En côte d'Ivoire c'est surtout la culture du cacao qui est responsable de la déforestation et donc la disparition du chimpanzé
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