10ème Nuit de la Chouette : rendez-vous samedi 23 mars à la fin du jour !
Samedi 23 mars 2013, la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) et la Fédération des Parcs naturels régionaux de France organisent la 10ème Nuit de la Chouette. Proposé tous les deux ans depuis 1995, ce rendez-vous convie le grand public à la découverte des rapaces nocturnes et des richesses de la nature à la nuit tombée.
Sorties naturalistes, conférences, expositions, ateliers de construction de nichoirs, initiation aux gestes simples permettant de sauvegarder chouettes et hiboux… Partout en France, près de 700 animations gratuites accueilleront enfants et adultes. Pour connaître celles se déroulant près de chez soi, il suffit de se rendre à l’adresse suivante : http://nuitdelachouette.lpo.fr/participant.php
Une dizaine d’animations auront également lieu en Belgique et deux sorties sont prévues au Luxembourg et dans le Jura suisse. En 2011, la précédente édition avait rassemblé près de 33.000 personnes.
Symbole antique de sagesse
Aujourd’hui, neuf espèces de chouettes et hiboux vivent en France métropolitaine. Mesurant environ 16 cm, la chevêchette d’Europe (Glaucidium passerinum) est la plus petite d’entre elles. Inféodée aux forêts de montagne, la répartition de la chevêchette se limite à l’est de la France, dans les massifs des Vosges du Jura et des Alpes. De la taille d’un merle, elle présente un mode de vie en partie diurne, à l’instar de la chouette «commune», également appelée chevêche d'Athéna ou chouette chevêche (Athene noctua).
Couple de chouettes chevêches (illustration extraite de L'histoire naturelle des oiseaux d'Europe centrale de Johann Friedrich Naumann).
Symbole de sagesse dans la Grèce antique, la chevêche est le seul rapace nocturne à bénéficier d’un plan de restauration national. En régression, ses effectifs sont actuellement estimés entre 20.000 et 60.000 couples.
La dame blanche des clochers
Rapace nocturne le plus commun et répandu dans tout l’Hexagone à l’exception de la Corse, la chouette hulotte ou chat-huant (Strix aluco) niche parfois en agglomération, malgré sa préférence pour les zones boisées et agricoles. Difficile à observer, la nyctale de Tengmalm (Aegolius funereus), aussi baptisée Chouette de Tengmalm ou chouette boréale, vit au cœur des forêts de conifères des Vosges, du Jura, des Alpes, du Massif central et des Pyrénées.
La chouette effraie est notamment reconnaissable à son masque facial blanc en forme de cœur (Photo Ph. Aquilon).
Enfin, à l’origine de nombreuses légendes qui lui valurent d’être parfois clouée aux portes des granges, l'effraie des clochers ou chouette effraie (Tyto alba) est aussi connue comme la dame blanche. Ses effectifs sont en déclin.
La terreur des campagnols
Les hiboux se distinguent facilement des chouettes par la présence de petites touffes de plumes, les aigrettes, de chaque côté de la tête. Mesurant une vingtaine de centimètres, le Petit-duc scops (Otus scops) se rencontre surtout dans la région méditerranéenne, la Loire marquant la frontière nord de son aire de répartition. Son chant présente une certaine ressemblance avec celui du crapaud accoucheur, élu animal de l’année 2013 en Suisse. Commun en France, sauf en Corse, le Hibou moyen-duc (Asio otus) est un grand chasseur de petits mammifères, campagnols et mulots constituant l’essentiel de son régime alimentaire. Estimée à quelque 20 000 couples, sa population varie d’ailleurs selon les cycles des campagnols.
Hibou grand-duc en captivité au Domaine zoologique de Pescheray, dans la Sarthe (Photo Ph. Aquilon).
Les rares hiboux des marais ou hiboux brachyotes (Asio flammeus) nichant en France se trouvent en milieux humides. Cependant, chaque année, des centaines d’individus hivernent en milieu ouvert, un peu partout en France. Enfin, le hibou grand-duc ou grand-duc d'Europe (Bubo bubo) est sans conteste le plus grand et le plus puissant des rapaces nocturnes du Vieux Continent. En augmentation, la population française avoisinerait les 1 600 couples.
Menaces en tous genres
Parmi les principales menaces planant sur l’avenir des strigidés figurent la destruction des habitats et la raréfaction des sites de nidification, l’empoisonnement lié à l’utilisation de produits phytosanitaires contre les insectes et les petits mammifères, l’engrillagement des clochers et de certains bâtiments privant les oiseaux de sites de reproduction, la pollution lumineuse, le braconnage, les électrocutions et les collisions avec les lignes électriques ou encore les poteaux creux, véritables pièges pour certaines espèces.
Ne jamais ramasser les poussins
La Nuit de la Chouette mettra donc en avant quelques gestes « chouettes » favorisant la protection et la sauvegarde des rapaces nocturnes : installer des perchoirs, éviter de déranger les oiseaux durant la couvaison, limiter l’usage des pesticides dans les jardins, restaurer ou planter des haies et des vergers traditionnels, lever le pied au volant la nuit et ne surtout pas ramasser les poussins tombés du nid.
Triton crêté mâle sous l’eau, durant la période de reproduction. Le mâle arbore alors une crête dorsale dentelée se prolongeant jusqu’à la queue (Photo Rainer Theuer).
Les sorties prévues lors de la Nuit de Chouette seront peut-être l’occasion de croiser d’autres animaux nocturnes, tels le crapaud accoucheur ((Alytes obstetricans), la grenouille verte d’Europe (Rana esculenta), le hérisson commun (Erinaceus europaeus) ou encore le triton crêté (Triturus cristatus).
Source : LPO.