Samedi 9 juillet 2016, journée mondiale du marsouin du Pacifique
Afin de sensibiliser l’opinion publique internationale au sort de cette espèce proche de l’extinction, chaque premier samedi suivant le 4 juillet devient désormais la Journée internationale du marsouin du Pacifique.
Selon les dernières estimations dévoilées vendredi 13 mai 2016 par plusieurs associations de protection de l’environnement, la population de ce petit cétacé, également appelé marsouin du golfe de Californie, ne dépasserait plus aujourd’hui une soixantaine d’individus. En 20 ans, le nombre de ces marsouins - surnommés « vaquitas » en espagnol - a décliné de plus de 90 % !
Depuis 1996, le marsouin du golfe de Californie (Phocoena sinus) est considéré comme « en danger critique d’extinction » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
« Nous sommes en train en train de perdre la bataille pour sauver le vaquita », a prévenu voici quelques semaines Omar Vidal, directeur de l’antenne mexicaine du Fonds mondial pour la nature (WWF).
M. Vidal a exhorté le Mexique, les États-Unis et la Chine à cesser l’usage des filets dérivants dans le golfe de Californie. Ces dispositifs de pêche déciment non seulement les marsouins du Pacifique mais aussi les totoabas (Totoaba macdonaldi), poissons classés « en danger critique d’extinction » par l’UICN et pouvant atteindre deux mètres de long. Leur vessie natatoire est très prisée de certains consommateurs chinois (lire http://biofaune.canalblog.com/archives/…/03/21/31745290.html).
Un plan d’élevage en captivité envisagé
En avril 2015, le président mexicain Enrique Peña Nieto a imposé une interdiction de ces filets dérivants sur 13.000 kilomètres carrés pendant deux ans, multipliant ainsi par dix la surface de la zone protégée. Pourtant, l’an dernier, 600 filets ont été saisis et 77 braconniers interpellés...
Un plan annuel de 30 millions de dollars (27,1 millions d’euros) a également été instauré pour inciter les pêcheurs locaux à utiliser des méthodes plus respectueuses de l’environnement. Néanmoins, des marins mexicains assurent découvrir encore tous les jours des filets dérivants, ce que confirme l’ONG Sea Shepherd dont deux navires patrouillent dans la zone.
Face au risque imminent de disparition du marsouin du Pacifique, le rapport présenté en mai 2016 par le Comité international pour le rétablissement du vaquita (CIRVA) évoque le lancement d’un programme temporaire d’élevage en captivité avec des animaux prélevés dans le milieu naturel. La pertinence de ce projet complémentaire aux mesures de sauvegarde mises en place in situ doit être évalué d’ici la fin de l’année 2016.
(Photo Paula Olson, NOAA)
Après de longs débats et constatant l’inefficacité des efforts actuellement déployés pour enrayer le déclin de l'espèce, l’organisation iVIVA Vaquita! - créée le 9 septembre 2009 et regroupant divers organismes impliqués dans la sauvegarde du marsouin du Pacifique comme l’ONG Save The Whales, l’American Cetacean Society, l’Oceanographic Environmental Research Society (OERS) ou encore la Cetos Research Organization - admet aujourd’hui l’idée d’un éventuel programme d’élevage en captivité.
Pour iVIVA Vaquita!, un projet de reproduction en captivité ne devra cependant diminuer en aucune façon le financement et l’énergie déployés pour lutter contre l’usage des filets dérivants et étendre leur interdiction.
« L’objectif principal et prioritaire pour la conservation à long terme de l'espèce doit être la protection et le rétablissement de l'espèce dans son habitat naturel », souligne iVIVA Vaquita!
Le rapport de la 7ème réunion de la CIRVA, organisée du 10 au 13 mai 2016 à Ensenada (Mexique), peut être consulté ici : www.iucn-csg.org/wp-content/uploads/2010/03/CIRVA-7-Final-Report.pdf