Chantilly : le nouveau musée du cheval ouvrira ses portes à la mi-juin
Après six mois de travaux, le nouveau musée du cheval accueillera dimanche 16 juin 2013 ses premiers visiteurs dans l’enceinte du Domaine de Chantilly (Oise).
Sur 600 m2 et à travers quinze salles de la Cour des Remises entièrement restaurées depuis 2011 et formant un demi-cercle accolé à la nef des Grandes Ecuries, le public sera convié à une traversée artistique et hippologique de la Préhistoire à nos jours. Tableaux, sculptures, tissus, estampes, équipements équestres ou encore documents audiovisuels évoqueront les relations entre l’Homme et le cheval au fil des millénaires et des siècles, du compagnon de guerre à l’animal de labeur en passant par le cheval de loisir. L’exposition présentera près de deux cents objets dont des œuvres provenant des réserves du musée Condé ou prêtées par des collectionneurs.
Grand amateur d'art et l’un des premiers bibliophiles de son temps, Henri d’Orléans, duc d’Aumale (1822– 897), légua son domaine de Chantilly à l’Institut de France, toujours propriétaire des lieux. Ici, l'entrée des L'entrée des Grandes Écuries (Photo KoS).
Créé en 1982 par Yves Bienaimé dans un lieu magnifique situé près de l’hippodrome, le musée avait été totalement fermé au début 2009 pour des travaux de rénovation. Le grand dôme des écuries a été cependant rouvert la même année après l'installation de nouvelles tribunes et l'agrandissement de la piste centrale.
En selle pour un voyage à travers les âges
Au gré des pièces, ce voyage dans le temps abordera ainsi l'évolution du cheval, les différentes races dans le monde, les progrès techniques des équipements équestres et la fonction de l’animal comme enjeu de pouvoir sans oublier son rôle à la guerre comme à la chasse. Trois espaces seront entièrement consacrés au sport et aux jeux hippiques -notamment les courses qui, depuis 1834, ont contribué à la renommée de Chantilly. Une vaste salle sera aussi dédiée au cheval dans l'art. Le public y découvrira des œuvres signées Dürer, Giambologna, Mantegna, Rubens, Poussin, Oudry, Géricault, Dufy…
Le musée rénové ouvrira ses portes le jour même du Prix de Diane, dont la première édition s’est déroulée voici 170 ans, le 18 mai 1843 (Photo Domaine de Chantilly).
Les deux dernières salles abriteront un bel ensemble de chevaux de carrousel. Dans la nef ouest des grandes écuries, les visiteurs découvriront également deux des plus célèbres voitures hippomobiles de France : la Calèche des Impératrices et la Berline du duc de Bourbon, toutes deux fraîchement restaurées.
Enfin, le parcours sera doté de nouvelles technologies interactives permettant d’approfondir la visite. Résolument contemporaine, cette muséographie a été conçue par le Trust de l’Aga Khan pour la Culture. Le musée dépend en effet de la Fondation pour la sauvegarde et le développement du domaine de Chantilly, fondée à l'initiative et avec le soutien financier de Karim Aga Khan IV.
Des chevaux « baroques » pour chef-d’œuvre du XVIIIe siècle
Le musée conserve toujours son aspect « vivant ». Parmi ses pensionnaires, l’écurie héberge des chevaux ibériques, pures races espagnols et lusitaniens, proches des montures « baroques » prisées des princes du XVIIIème siècle. Le public découvrira aussi des arabo-frisons, race sélectionnée afin d'obtenir un cheval de sport aux allures moins relevées que celles du frison, aux mouvements souples et plus économiques dans les trois allures, tout en conservant le caractère docile et la facilité d'utilisation de la race néerlandaise. La race possède en moyenne entre 10 et 20 % de sang arabe.
Chevaux de race Schwarzwälder Kaltblüter au pâturage à Marbach am Neckar, dans le land de Bade-Wurtemberg en Allemagne (Photo Xocolatl).
Les chevaux « à sang froid » ont également leur place au musée de Chantilly, avec le percheron et une race moins connue, le Schwarzwälder Kaltblut. Le berceau de ce cheval de trait léger se trouve dans la partie méridionale de la Forêt Noire, à proximité de St Märgen, au sud-ouest de l’Allemagne. La race de taille moyenne est réputée pour sa bonne santé, sa fertilité, ses membres sains et sa longévité : les juments toisent 1,48 à 1,56 m, les mâles pouvant atteindre 1,60 m. Si l’alezan aux crins lavés s’avère la plus recherchée, les robes grise, bai ou noire sont également admises. Actuellement, environ 700 juments et 35 étalons sont enregistrés dans le stud-book de la race. Celle-ci figure sur la liste rouge de la «Society for the Conservation for Old and Endangered Livestock Breeds (GEH)» dans la catégorie «en danger».
Enfin, des poneys welsh, shetland (et «mini-shetland») ainsi que la mascotte, l’âne Séraphin, sont aussi hébergés dans le bâtiment construit par l'architecte Jean Aubert à la demande de Louis-Henri de Bourbon. Selon la légende, le septième prince de Condé pensait se réincarner en cheval.
Compagnons de travail quotidien des écuyères de Chantilly, dressés à la Haute École sous l’autorité de Sophie Bienaimé et d’un écuyer du Cadre Noir de Saumur, ces chevaux participent aux présentations équestres quotidiennes animant les Grandes Écuries.
Le spectacle « Écuyères » a d’ailleurs repris depuis lundi 1er avril sous le magnifique dôme des Grandes Ecuries.
° Informations et réservations au 03.44.27.31.80 ou sur le site www.domainedechantilly.com
° Le Musée du Cheval sera ouvert :
- du dimanche 16 juin au dimanche 29 septembre 2013 : tous les jours de 10h à 18h.
- du lundi 30 septembre au dimanche 27 octobre 2013 : tous les jours sauf le mardi de 10h à 18h.
Animations tous les jours d’ouverture du nouveau Musée du Cheval (spectacles équestres voir programmation sur www.domainedechantilly.com).