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Biodiversité, faune & conservation
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25 février 2015

« Le cochon, une histoire bretonne » à l’écomusée de Rennes

Cinq animaux par habitant, près de 8 millions d’individus et 56 % du cheptel français ! Le cochon (Sus scrofa domesticus) est l’un des emblèmes de la Bretagne. Au-delà des données, l'élevage intensif hors sol du porc breton symbolise aujourd’hui aussi un modèle agricole pointé du doigt pour son impact environnemental via l’épandage des lisiers ou le recours aux engrais et aux pesticides pour la culture du maïs. La pollution par les nitrates des cours d’eau affecte les écosystèmes et se traduit par la prolifération des algues vertes sur le littoral breton. Quant aux actuels cochons « bretons », ils appartiennent essentiellement à des races d’origine étrangère introduites dans l’Hexagone à partir de la fin du XIXème siècle, comme le large white anglais ou le landrace originaire de Suède et du Danemark.

AFFICHE EXPOSITION COCHON

Au-delà de cet actuel constat, l’histoire commune de la Bretagne et du cochon remonte à plusieurs milliers d’années. Proposée par l’écomusée de Rennes (Ille-et-Villaine), l’exposition « Le cochon, une histoire bretonne » se veut à la fois documentaire et sensible. Croisant les approches historique, ethnographique, zootechnique et artistique, elle convie le public à découvrir les différentes facettes de la relation liant l’homme et le cochon à travers des objets familiers, des œuvres, des photographies, des films ou des témoignages inédits.

Sur 340 m2 d’un décor de baraques de foire, l’exposition évoque les cabinets de curiosités d’antan avec crânes, planches anatomiques et verrat naturalisé. Une sculpture géante révèle en outre le cochon sous ses aspects anatomique et « charcutier » ! Les recettes à base de porc appartiennent en effet au patrimoine culinaire breton et confirment l’adage populaire selon lequel «Tout est bon dans le cochon ». L’exposition apporte enfin un éclairage sur les problématiques contemporaines de l’élevage et de la transformation agroalimentaire.

LA FOIRE AUX GROS GORETS

(Collection particulière)

Races menacées

A la sortie de l’exposition, les visiteurs peuvent se rendre à la porcherie de l’écomusée où sont hébergées deux des six races locales de porcs en France, le blanc de l’Ouest et le cochon de Bayeux.

Le blanc de l’Ouest descend de l’ancien porc celtique élevé jusqu’au siècle dernier sous le nom de races - ou de populations selon certains auteurs - flamande, boulonnaise, normande ou craonnaise. Après la disparition des deux premières, les races craonnaise et normande pure, reconnues respectivement en 1926 et en 1937, fusionnèrent le 20 mai 1958 pour donner naissance au porc blanc de l’Ouest.

TRUIE BLANC DE L'OUEST

De grande taille avec des membres longs et forts, le blanc de l’Ouest affiche jusqu’à 1,05 m. au garrot pour la femelle et 1,10 m. pour le mâle. Ce dernier peut atteindre 400 kilos sur la bascule, la masse de la femelle avoisinant 350 kilos. Légèrement rosée, la robe blanche possède un épi sur le dos. Ici une truie au salon de l’Agriculture, en 2011 (photo Thesupermat).

Une dizaine d’années plus tard, l’infusion de sang germanique afin d’améliorer la prolificité moyenne des truies faillit sonner le glas de la race. En 1976, le blanc de l’Ouest disparaît même des registres l’Unité nationale de sélection et de promotion de race (UPRA). Pourtant, la résistance de quelques irréductibles ayant refusé de croiser leurs animaux évite l’extinction. En 1982, un programme de conservation est lancé avec l’appui de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA). En 1994, le syndicat des éleveurs de porcs blancs de l’Ouest voit le jour. Et le 21 janvier 1998, la race est validée par le ministère de l’agriculture. Pourtant, en 2013, le cheptel de blanc de l’Ouest atteignait seulement 75 truies et une trentaine de verrats. L’avenir de la race s’avère donc fragile.

PORC BLANC DE L'OUEST

Spécimen présenté comme un porc blanc de l’Ouest dans une ferme vendéenne. De profil concave, le crâne est court et large. Attachées haut et inclinées vers l’avant, les oreilles cachent les yeux (photo Ph. Aquilon).

Quant au porc de Bayeux, il fut créé au XIXe siècle en croisant des cochons normands, issus de la race craonnaise, et des porcs noirs anglais berkshire. Le début de la race débutera avec la Seconde guerre mondiale et la bataille de Normandie entre juin et août 1944. Après avoir frôlé la catastrophe au début des années 1980, le porc de Bayeux doit en partie son timide renouveau à l’IFIP-Institut du porc. La population du porc de Bayeux reste toutefois faible avec 122 truies et une trentaine de verrats en 2011.

Une variété locale présente dans les Pays de Loire, et surtout dans le Maine-et-Loire, porte le nom de « porc de Longué ». Fruit du croisement de cochons craonnais et berkshire, il se distingue du porc de Bayeux par une tête moins longue et plus concave et un groin plus fort et plus court. Ses effectifs demeurent très limités avec une quarantaine de truies recensées fin 2011.

PORC DE BAYEUX

Mesurant 0,90 cm au garrot pour une masse atteignant jusqu’à 350 kilos, le porc de Bayeux est reconnaissable à sa robe blanc rosé parsemée de taches noires arrondies avec la présence d’épis sur le dos. Outre des oreilles demi-courtes horizontales voire légèrement tombantes, cette race possède des membres fins, plutôt courts et de bons aplombs. Ici, un spécimen au parc animalier de Gramat, dans le Lot (photo Ph. Aquilon)

° Visites commentées de l’exposition (réservation conseillée et places limitées) :

  • jeudi 19 mars de 18 h30 à 19 h 30.
  • les dimanches 22 mars, 19 avril, 17 mai, 21 juin de 14 h 30 à 15 h 30.

° Accompagnement théâtral de la compagnie Quidam-théâtre, tous les 1ers dimanches jusqu’en juillet 2015. Entrée gratuite.

Animations

  • Dimanche 15 mars de 14 à 19 heures : « Le cochon dans le répertoire oral ». L’association La Granjagoul mettra en lumière la place du cochon au sein du patrimoine oral des campagnes bretonnes.
  • Dimanche 12 avril de 14 à 19 heures : « Le cochon gourmand ». Des professionnels dévoileront différentes facettes de l’artisanat culinaire et gastronomique à base de cochon.
  • Samedi 16 mai : « La nuit des musées ». Installation-performance vidéo de Camille Lotteau dans la porcherie, en partenariat avec la Cinémathèque de Bretagne.
  • Dimanche 5 juillet de 14 à 19 heures : « Tourne, tourne, petit cochon ». Les arts forains s’invitent à l’Écomusée pour une journée festive dédiée au cochon.

Conférences

  • Samedi 28 mars à 15 h 30 aux Champs Libres : « Réinventer l'élevage : une utopie pour le 21e siècle ? » avec Jocelyne Porcher, chercheuse à l’INRA.
  • Mardi 26 mai à 30 h 30 : « L'histoire et la symbolique du cochon » avec Michel Pastoureau, historien.

Projections       

  • Jeudi 19 mars à 18 h 30 :  « Cochon qui s'en dédit ». Projection-rencontre avec Jean-Louis Le Tacon, réalisateur.
  • Jeudi 9 avril à 18 h 30 : « Hénaff ou le mystère e la petite boîte bleue ». Projection-rencontre avec Gérard Alle, réalisateur.
  • Jeudi 21 mai à 18 h 30 : « L'enfer vert des Bretons ». Projection-débat avec des spécialistes agricoles et environnementaux.
  • Jeudi 18 mai à 18 h 30 : « Tour de cochon ». Projection-rencontre avec Mathurin Peschet, réalisateur.

    TRUIE DE BAYEUX

Truie de Bayeux allaitant ses porcelets (photo Ph. Aquilon).

L’Écomusée de Rennes est ouvert (sauf les lundis et jours fériés) :

° En semaine :

  • jusqu’au mardi 31 mars :de 9 à 12 heures et de 14 à 18 heures.
  • du mercredi 1er avril au 30 septembre : de 9 à 18 heures (les salles d’exposition sont fermées entre 12 et 14 heures).

° Le samedi de 14 à 18 heures.

° Le dimanche de 14 à 19 heures.

Renseignements complémentaires sur le site de l’écomusée de Rennes : www.ecomusee-rennes-metropole.fr

Sources : IFIP, Conservatoire des races animales en Pays de la Loire, DUBOIS Philippe J., PÉRIQUET Jean-Claude, ROUSSEAU Élisa, Nos animaux domestiques, Le tour de France d’un patrimoine menacé, Delachaux et Niestlé, 2013, 305 p.

 

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