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Biodiversité, faune & conservation
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12 février 2021

Les vipères aspic et péliade (enfin) intégralement protégées en France

Publié jeudi 11 février 2021 au Journal officiel, l’arrêté ministériel du 8 janvier 2021 fixant la liste des amphibiens et des reptiles protégés sur l’ensemble du territoire français et les modalités de leur protection acte l'interdiction de tuer ou maltraiter l’ensemble des serpents dont, désormais, les vipères. Mis en consultation publique en novembre 2019, le texte n’avait pas connu de mise à jour depuis 2007 (https://www.legifrance.gouv.fr/download/pdf?id=etQVwTnr_fngrhTfub4e99CWae1u63ZO6Nh5ySR3wgs).

« La version en consultation eavait choqué le monde naturaliste tant les ajustements proposés étaient marginaux au regard de la multiplication des cris d’alarme des scientifiques sur l’effondrement de la biodiversité auquel les reptiles et amphibiens n’échappent pas », souligne la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) dans un communiqué. « Après 14 ans d’alerte sur les carences et erreurs du texte de 2007, une forte mobilisation collective au côté de la Société herpétologique de France a permis d’attirer l’attention du ministère de la Transition écologique […] et débouche sur la protection de toutes les espèces de serpents. Tout contrevenant s’expose à 2 ans d’emprisonnement et 150.000 € d’amende. Leurs milieux de vie sont également préservés et devront dorénavant être pris en compte dans l’aménagement de nos territoires », se félicite la LPO.

Le projet d’arrêté prévoyait en effet que les vipères aspic et péliade pouvaient encore être détruites malgré leur état de conservation « alarmant » pour la Société herpétologique de France (SHF). « Les études réalisées montrent un déclin sévère de la vipère aspic en France et en Italie », précise la SHF. « Très vulnérable aux changements climatiques, la vipère péliade devrait voir sa population réduire fortement dans les années à venir. »

VIPERE PELIADE

Vipère péliade (photo Benny Trapp)

Selon la SHF, l’argument de sécurité mis en avant pour justifier l’autorisation de destruction de ces vipères ne tient pas, « les cas de morsures étant extrêmement rares en France et qu’aucun décès n’ayant été enregistré depuis 2003 ». Au contraire, « tenter de tuer une vipère expose justement au risque de morsure quand la meilleure attitude à adopter face à ce reptile reste de lui laisser prendre la fuite ». « Plusieurs pays européens comme la Belgique (1973), l’Allemagne (1976) ou la Suisse (1991) protègent  ces deux espèces depuis plusieurs années sans qu’aucune augmentation du nombre d’envenimation n’ait été enregistrée ».

Les grenouilles devront attendre

Par ailleurs, le projet d’arrêté permettait d’accorder des autorisations de 3 ans aux structures pratiquant la pêche et la capture de la grenouille rousse à des fins commerciales. Or « ces prélèvements représentent plusieurs millions d’individus collectés chaque année dans les milieux naturels alors même que l’espèce souffre déjà de l’assèchement de certaines zones humides, de la disparition des sites de pontes et de l’introduction des poissons dans les lacs de montagne », rappelle la SHF.

Hydride entre la grenouille rieuse et la grenouille de Lessona, la grenouille commune s’avère particulièrement difficile à distinguer, même aux yeux des spécialistes. Pourtant, le texte initial envisageait sa collecte à des fins non commerciales, malgré les forts risques de confusion avec les deux autres espèces, intégralement protégées. « Ces pêches fragilisent non seulement la viabilité de ces amphibiens sur le long terme mais aussi celle d’espèces voisines », estime la LPO.

GRENOUILLE ROUSSE

Grenouille rousse (photo Onésime)

En attendant la révision législative espérée, des recherches sur l’impact de l’exploitation commerciale de la grenouille rousse, notamment en région Bourgogne-Franche-Comté, ont été engagées. Et le ministère doit lancer une étude juridique sur la cohérence entre les dispositions réglementaires encadrant la pêche des grenouilles rousses et vertes et un statut de protection plus fort de ces taxons. D’ici la conclusion de ces travaux, le collectif d’associations mobilisées pour une législation défendant plus efficacement de ces anoures appelle les préfets à ne pas publier d’arrêté autorisant leur capture.

Le genre Vipera regroupe une vingtaine d’espèces réparties en Europe, en Asie et en Afrique du Nord. Quatre d'entre elles sont présentes en France métropolitaine : la vipère aspic (Vipera aspis), la vipère péliade (V. berus), la vipère de Séoane (V. seoanei) et la vipère d’Orsini (V. ursinii).

Si la vipère aspic est considérée comme une « préoccupation mineure » sur la liste rouge hexagonale établie par le comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le Muséum national d'histoire naturelle (MNHN), les vipères péliade et de Séoane sont jugées « vulnérables » – c’est-à-dire confrontées à un risque élevé d’extinction à l’état sauvage, la vipère d’Orsini étant estimée « en danger ». La vipère aspic figure toutefois dans la catégorie « vulnérable » sur les listes rouges des ex-régions Aquitaine et Midi-Pyrénées.

Les grenouilles rousse (Rana temporaria), rieuse (Pelophylax ridibundus) et commune (Pelophylax kl. esculentus) sont globalement classées en «préoccupation mineure », la grenouille de Lessona (Pelophylax lessonae) étant « quasi menacée ».

Les statuts des  reptiles et amphibiens de métropole ont été actualisés en 2015.

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