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Biodiversité, faune & conservation
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8 février 2021

Léopard de Perse : des observations porteuses d’espoir en Arménie

Un nouveau léopard de Perse vient d’être identifié en Arménie, grâce à des images prises par des pièges photographiques dans le refuge de la faune sauvage du Caucase (Caucasus Wildlife Refuge / CWR), situé au sud-ouest du pays.

Cet individu est le cinquième recensé dans cet État du Petit Caucase depuis 2013 et la mise en place du suivi des grands félins par la Fondation pour la préservation de la vie sauvage et des biens culturels (Foundation for the Preservation of Wildlife and Cultural Assets / FPWC).

En outre, son arrivée offre l’espoir de l’installation d’une population reproductrice, le spécimen observé étant probablement une femelle. « Cela signifierait un réel espoir pour l’avenir de cette sous-espèce en Arménie », s’enthousiasme Ruben Khachatryan, le directeur de la FPWC. Baptisée Nova, la nouvelle panthère a en effet été repérée dans la même zone du CWR qu’un jeune mâle prénommé Neo. Pour les spécialistes, il est improbable que deux mâles évoluent aussi près l’un de l’autre. Et ces deux spécimens ont également été photographiés par l’antenne arménienne du Fonds mondial pour la nature (WWF-Armenia) dans la réserve d'État de la forêt de Khosrov, contiguë au CWR. La dernière trace d’une femelle dans cette aire protégée, fondée en 1958, remonte à l’époque où l’Arménie se trouvait sous domination soviétique.

PANTHERE DE PERSE EN ARMENIE

Léopard de Perse en Arménie (Photo FPWC)

Jadis répandu dans toute l’Arménie, le léopard de Perse (Panthera pardus saxicolor) a longtemps été persécuté avant d’être légalement protégé seulement à partir de 1987. Malgré l’interdiction de la chasse, sa population n’a cessé de décliner depuis, « en raison de la fragmentation de son habitat et de la raréfaction de ses proies à cause du braconnage », souligne M. Khachatryan. En outre, la seconde guerre du Haut-Karabagh, du 27 septembre au 10 novembre 2020, s’est déroulée dans des secteurs hébergeant des léopards. « Les bombardements ont dévasté des écosystèmes importants mais le CWR a été heureusement épargné », précise M. Khachatryan.

Créé en 2010 par le FPWC en tant que zone protégée privée, le refuge de la faune sauvage du Caucase s'étend sur 26.300 hectares de la frontière avec la République autonome du Nakhitchevan, en Azerbaïdjan, au Haut-Karabakh, en passant par les régions d'Ararart et de Vayots Dzor. Ce point chaud de la biodiversité en Transcaucasie abrite en particulier des mouflons d’Arménie (Ovis gmelini gmelini) et des chèvres égagres (Capra aegagrus), deux caprins classés « quasi menacés » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Mise en ligne jeudi 4 février par la FPWC, cette vidéo dévoile quelques images de Neo et de Nova, cette (probable) femelle tant espérée…

Estimations à revoir

Depuis la mise à jour de la liste rouge mondiale de l'UICN en 2016, aucun statut n’est attribué à la panthère de Perse dans l’attente de données fiables concernant ce taxon qui était considéré comme « en danger » depuis 1996.

Sur la foi des estimations nationales, le nombre total d’individus matures était alors évalué entre 871 et 1.290. Les recensements « bruts » (adultes, subadultes et juvéniles) mentionnaient 550 à 850 spécimens en Iran, de 200 à 300 en Afghanistan, entre 78 et 90 au Turkménistan, moins de 10 à 13 en Arménie et en Azerbaïdjan, 3 ou 4 léopards dans le Haut-Karabakh, moins de 5 en Géorgie comme en Turquie et moins de 10 dans le Caucase du Nord russe où les premières réintroductions ont eu lieu durant l’été 2016 (http://biofaune.canalblog.com/archives/2016/09/26/34362558.html).

Le morcellement de son territoire, avec des sous-populations éloignées et trop petites dont aucune ne dépasserait cent adultes, constitue aujourd’hui la principale menace pour la survie du léopard de Perse. L’aménagement de corridors dans le Caucase fait figure d’urgence. En raison de l’anthropisation de leur milieu, les panthères sont contraintes de se réfugier dans des étendues montagneuses, naturellement discontinues et inadaptées à leurs besoins. Ce phénomène renforce les effets du fractionnement de leur distribution. Lors de leur dispersion, les sudadultes doivent traverser des environnements hostiles, risquant en particulier d’être abattus pour avoir attaqué, effectivement ou non, du bétail.

Le braconnage direct reste rare mais a un impact important sur la viabilité des sous-populations, notamment dans la chaîne du Caucase où la disparition d’un seul individu compromet la stabilité démographique.

En Europe, le programme d’élevage en captivité (EEP / « EAZA Ex situ Programmes ») de ce félin est géré, sous l’égide de l'association européenne des zoos et aquariums (EAZA), par le zoo portugais de Lisbonne.

Selon le site Zootierliste, cette sous-espèce est maintenue dans une quarantaine d’établissements du Vieux Continent. Elle est hébergée en France par le ZooParc de Beauval (41), les zoos de Champrepus (50) et d’Amnéville (57) et le Parc des félins de Lumigny-Nesles-Ormeaux (77) et, en Suisse, par le parc zoologique Dählhölzli, à Berne.

Sources : Panorama,  FPWC, UICN, Zootieliste.

Voici une seconde vidéo présentant des images de panthères de Perse prises durant l’année 2020, dans la réserve d'État de la forêt de Khosrov, au sein du parc national d'Arevik, à la pointe méridionale de l’Arménie, et dans la région du Tavush, au nord-est du pays :

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BIOFAUNE soutient la campagne « Silent Forest » menée par l’association européenne des zoos et des aquariums (EAZA) avec le concours du groupe de spécialistes des oiseaux chanteurs d'Asie du Sud-Est de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), de l'ONG de surveillance du commerce de la faune et de la flore TRAFFIC et de l’alliance BirdLife International rassemblant plus de 110 associations nationales.

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