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Biodiversité, faune & conservation
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4 juin 2016

États-Unis : deux louveteaux mexicains nés en captivité introduits dans une portée sauvage !

Deux des cinq louveteaux gris du Mexique nés lundi 25 avril 2016 au zoo de Brookfield aux États-Unis ont été envoyés par avion en Arizona afin de participer au programme de sauvegarde de cette sous-espèce menacée, a annoncé mardi 10 mai 2016 l’établissement situé dans la banlieue de Chicago (Illinois).

Ces louveteaux - un mâle prénommé Blaze (M1471) et une femelle dénommée Brooke (F1472) - ont rejoint l’État du sud-ouest américain cinq jours après leur naissance. Ils ont aussitôt été placés par une équipe de biologistes du Mexican Wolf Interagency Field Team au sein de la portée d’une femelle alpha vivant à l’état sauvage.

EXAMENS DES LOUVETEAUX AVANT LEUR DEPART DU ZOO DE BROOKFIELD

Avant de s’envoler pour l’Arizona, les deux louveteaux âgés de cinq jours ont été examinés par le service vétérinaire et les soigneurs du zoo de Brookfield (photo Société zoologique de Chicago).

Selon les responsables du zoo américain, la technique consistant à transférer de très jeunes individus vers une portée du même âge afin que la meute d’accueil les élève comme ses propres louveteaux est très prometteuse pour accroître la diversité génétique de la population de loups gris mexicains.

Il s’agit du second transfert de jeunes loups dans une portée sauvage.

Les louveteaux ayant vu le jour fin avril au zoo de Brookfield sont issus de la seconde portée du couple constitué par Zana et Flint, âgés respectivement de 4 et 6 ans. Les trois autres petits sont restés avec leurs parents dans leur enclos - baptisé Brookfield’s Regenstein Wolf Woods - du parc animalier.

Moins de 100 loups dans la nature

« Nous sommes très fiers de pouvoir participer à l’important effort de conservation mené en faveur du loup gris du Mexique, a souligné Bill Zeigler, directeur général adjoint des programmes animaliers pour la Société zoologique de Chicago, dont dépend le zoo de Brookfield. Notre collaboration avec le Bureau américain de la pêche et de la vie sauvage [US Fish and Wildlife Service] et d’autres organisations démontre l’implication de tous les acteurs concernés dans la réussite de ce programme mais aussi pour sensibiliser le plus grand nombre au sort de ce canidé extrêmement menacé et emblématique de l’Amérique du Nord. »

LES LOUVETAUX GRIS DU MEXIQUE LORS DE LEUR TRANSFERT

Les louveteaux - Blaze (à g.) et Brooke - durant leur voyage en avion vers le Sud-Ouest sauvage américain (photo Société zoologique de Chicago).

Surnommé « lobo », le loup gris mexicain (Canis lupus baileyi) est la plus rare des sous-espèces d’Amérique du Nord. Il est originaire de la Sierra Madre occidentale et d’une région située à l’ouest de Mexico. Son aire de répartition s’étendait au début du XXème siècle jusqu’au sud-ouest des États-Unis, où le canidé a été pratiquement exterminé dans les années 1970 à cause de campagnes contre les prédateurs lancées dès le début du XXème siècle (lire http://biofaune.canalblog.com/archives/2014/07/25/30306179.html)

En mars 1998, onze loups ont été relâchés en Arizona. En décembre dernier, la population totale en milieu naturel aux États-Unis s’élevait officiellement à 97 spécimens, avec un brutal déclin de 12 % enregistré en 2015, après cinq années de hausse consécutive (voir http://biofaune.canalblog.com/archives/2016/03/04/33459954.html).

L’épopée d’Ernesta

Parmi les spécimens disparus l’année dernière figure Ernesta, dont le corps avait été retrouvé le 7 janvier 2015. Or le premier transfert réussi de louveteaux dans une portée sauvage avait concerné deux petits de cette femelle née en 2008 au Endangered Wolf Center d’Eureka, dans le Missouri.

Ernesta - alias F1126 pour les scientifiques - avait rejoint le zoo de Brookfield en 2010. Deux ans plus tard, elle avait quitté l’Illinois pour le Sevilleta Wolf Management Facility, au Nouveau-Mexique. Gestante, elle avait été relâchée dans la nature dans l’Arizona en avril 2014 en compagnie d’un mâle. Ce dernier n’était pas le géniteur de ses futurs petits et le couple s’était séparé peu après son relâché. Ernesta avait mis bas six louveteaux mais les chercheurs avaient redouté que la femelle ne puisse élever seule ses jeunes, génétiquement précieux car issus d’une lignée sous-représentée dans la population sauvage.

VUE AERIENNE DU TERRITOIRE DE LA MEUTE DE LOUPS GRIS DU MEXIQUE

Vue aérienne du territoire de la meute dite du Elk Horn, évoluant à l’état sauvage en Arizona et au sein de laquelle ont été déposés les louveteaux nés au zoo de Brookfied (photo Société zoologique de Chicago).

Les scientifiques avaient alors ramené la femelle et ses louveteaux au Sevilleta Wolf Management Facility et décidé de transférer, le 15 mai 2014, deux des jeunes dans la portée d’une femelle sauvage (F923) vivant dans la forêt nationale de Gila, au Nouveau-Mexique, les petits de F1126 et de F923 étant alors tous âgés d’environ deux semaines. Cette initiative avait été un succès, la mère de substitution ayant élevé les deux louveteaux de F1126 avec les trois siens.

De son côté, Ernesta avait été remise en contact avec le père de sa progéniture (M1051). Finalement, les parents et leurs quatre petits avaient été relâchés au Nouveau-Mexique le 22 juillet 2014.

Aujourd’hui, 243 loups gris du Mexique sont élevés ex situ par 54 institutions.

Consolider la diversité génétique

« Le déplacement de louveteaux dans une portée d’accueil est simplement l’un des outils à notre disposition pour améliorer la santé génétique de la population sauvage », précise Benjamin Tuggle, directeur du Bureau américain de la pêche et de la vie sauvage pour le Sud-Ouest des États-Unis.

REPERAGE PAR TELEMETRIE DE LA TANIERE DE LA MEUTE SAUVAGE DE LOUPS MEXICAINS

Ce biologiste utilise la télémétrie radioélectrique pour localiser avec précision l’emplacement de la tanière de la meute du Elk Horn avant le transfert des louveteaux (photo Interagency Field Team).

Évidemment, le programme de réintroduction dans son habitat du loup gris mexicain suscite l’opposition de certains éleveurs et représentants fédéraux, notamment dans les États de l’Utah et du Colorado, situés respectivement au nord de l’Arizona et du Nouveau-Mexique. Redoutant d’éventuels attaques sur le bétail, ils refusent toute présence du prédateur au-delà de l'Interstate 40, autoroute traversant le pays d'est en ouest, de la Caroline du Nord à la Californie. « Nous devons en tenir compte », estime Jeff Humphrey, porte-parole du Bureau américain de la pêche et de la vie sauvage.

Selon ce dernier, le but à terme est d’atteindre une population de 325 loups au sud de l'Interstate 40. Un plan officiel de sauvegarde devrait d’ailleurs exposer les objectifs du programme de conservation du loup gris du Mexique d’ici à 2017.

Sources : Brookfield Zoo, US Fish and Wildlife Service,Chicago Tribune.

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