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Biodiversité, faune & conservation
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30 novembre 2015

La nouvelle liste des 25 primates les plus menacés au monde dévoilée

Mise à jour tous les deux ans, la liste 2014 - 2016 des 25 primates les plus menacés au monde - réalisée par le groupe des spécialistes des primates (PSG) de la commission de sauvegarde des espèces de l'UICN, la société zoologique de Bristol, la société internationale de primatologie (IPS) et l’organisation non gouvernementale Conservation International (CI) - a été dévoilée mardi 24 novembre 2015 au zoo de Singapour. Cette huitième édition a été établie par 63 experts lors du XXVème congrès de l’IPS organisé du 11 au 16 août 2014 à Hanoï (Viêt Nam). Le choix de ces spécialistes a notamment porté sur l’urgence des plans de sauvegarde.

COUVERTURE

« L’objectif de cette publication est d’attirer l’attention du grand public et d’encourager les gouvernements nationaux à accroître leurs efforts, en allouant notamment les ressources nécessaires à la mise en œuvre d’indispensables mesures de conservation de la biodiversité », précise le Dr Russell Mittermeier, président du groupe des spécialistes des primates de l'IUCN/SSC et vice-président exécutif de CI.

« Outre le grand intérêt scientifique des primates, certaines espèces jouent un rôle clef dans la dispersion des graines au sein des forêts tropicales dont les arbres participent de façon essentielle à l’atténuation du changement climatique », relève le primatologue et anthropobiologiste américain, soulignant la quasi concomitance entre la publication de cette nouvelle liste et l’organisation de la 21e conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP21) à Paris.

Huit admis, huit recalés

Parmi les (sous-)espèces recensées, cinq sont originaires d’Afrique continentale et autant de Madagascar, dix d’Asie et cinq autres du néotropique, écozone englobant l'Amérique du Sud et l'Amérique centrale jusqu'au sud du Mexique. Huit espèces ont été intégrées à cette liste 2014-2016 :

° le colobe roux du Cameroun (Piliocolobus preussi) /Cameroun et Nigéria.

° le lémur nain des montagnes de Lavasoa (Cheirogaleus lavasoensis) / Madagascar.

° l'hapalémur du lac Alaotra (Hapalemur alaotrensis) / Madagascar.

° le propithèque de Perrier (Propithecus perrieri) / Madagascar.

° le tarsier des Philippines (Carlito syrichta) / Philippes.

° le langur gris du Cachemire (Semnopithecus ajax) / Inde.

° le gibbon de Hainan (Nomascus hainanus) / Chine.

° et l’orang-outan de Sumatra (Pongo abelii) / Indonésie.

Quatre y apparaissent pour la première fois, les quatre autres - l'hapalémur du lac Alaotra, le propithèque de Perrier, le gibbon de Hainan et l’orang-outan de Sumatra – ayant déjà connu ce triste honneur.

TARSIER DES PHILIPPINES

Tarsier des Philippes dans le sanctuaire consacré à l’espèce à Corella, sur l'île de Bohol dans l’archipel philippin des Visayas (photo Kok Leng Yeo).

Par ailleurs, le cas de ces huit (sous-)espèces très menacées a été débattu lors du congrès d’Hanoï, mais ces primates n’ont finalement pas été inclus dans cette dernière version :

° le colobe bai du delta du Niger (Piliocolobus epieni) / Nigeria.

° le lémur nain de Sibree (Cheirogaleus sibreei) / Madagascar.

° le lépilémur de Sahamalaza (Lepilemur sahamalazensis) / Madagascar.

° l'aye-aye (Daubentonia madagascariensis) / Madagascar.

° le loris lent (Nycticebus coucang) / Indonésie, Malaisie, Singapour et Thaïlande.

° le loris grêle des plaines d’Horton (Loris tardigradus nycticeboides) / Sri Lanka.

° le langur de Hà Tĩnh (Trachypithecus hatinhensis) / Laos et Vietnam.

° et le capucin à front blanc de l’Équateur (Cebus aequatorialis) / Équateur et Pérou.

Sortis de la liste  pour la bonne cause

Aujourd’hui, plus de la moitié des 703 espèces et sous-espèces connues sont inscrites sur la Liste rouge mondiale de l’UICN. La destruction des habitats – avec notamment les incendies et le défrichement des forêts tropicales participant à l’augmentation de l’effet de serre, le braconnage pour la viande de brousse et le commerce illégal constituent les principales menaces planant sur la survie de nombreux primates. La liste révisée contient d’ailleurs deux espèces de chacun des genres Ateles, Piliocolobus, Semnopithecus et Trachypithecus, mettant en exergue les dangers auxquels sont plus particulièrement confrontés les primates de grande taille.

La décision de retirer certaines espèces de la liste ne témoigne pas pour autant d’une embellie de leur situation. Parfois, celle-ci s’est même dégradée comme pour le microcèbe de Mme Berthe, dont la petite aire de répartition à l’ouest de Madagascar se rétrécit encore à l’heure actuelle sous l’effet du déboisement. En opérant ces changements, les primatologues souhaitent surtout mettre en lumière des primates apparentés dont l’avenir leur apparaît aussi très sombre. Huit (sous-)espèces ont donc été retirées de cette 8ème  liste :

° le colobe bai de Pennant (Piliocolobus pennantii pennantii) / Guinée équatoriale.

° le microcèbe de Mme Berthe (Microcebus berthae) / Madagascar.

° le lémur aux yeux turquoise ou lémur de Sclater (Eulemur flavifrons) / Madagascar.

° le propithèque soyeux (Propithecus candidus) / Madagascar.

° l’indri (Indri indri) / Madagascar.

° le tarsier pygmée (Tarsius pumilus) / Indonésie (Célèbes).

° le douc à pattes grises (Pygathrix cinerea) / Vietnam.

° et le gibbon à crête noire de l'Est ou gibbon de Cao-Vit (Nomascus nasutus) / Vietnam et Chine.

PROPITHEQUES SOYEUX

Propithèques soyeux dans le parc national de Marojejy, au nord-est de Madagascar (photo Jeff Gibbs).

Apparu sur la liste en 2008, le lémur de Sclater est le seul dont la condition se serait améliorée ces dernières années. Bien que de graves menaces pèsent toujours sur ce lémurien dans la majeure partie de sa distribution, plusieurs populations bénéficient désormais d’une protection efficace au cœur du parc national Sahamalaza-IÎes Radama, grâce à un programme de suivi et de recherche initié en 2004 dans cette aire protégée depuis 2007.

Une poignée d’individus

« Nous espérons que cette rapport attirera l’attention sur des espèces moins connues et dont la majorité des gens n’ont probablement jamais entendu parler comme le lémur nain des montagnes de Lavasoa (*), découvert il y a seulement deux ans, ou le cercopithèque diane de Roloway que nous estimons sur le point de disparaître au Ghana et en Côte d’Ivoire », déclare le Dr. Christoph Schwitzer, directeur de la conservation à la société zoologique de Bristol.

« Ce document effrayant pour les primatologues comme pour le grand public démontre aussi l’importance croissante de la collaboration entre la conservation internationale, la recherche et la communauté des parcs zoologiques dans la protection des espèces et de leurs habitatsCertains de ces 25 primates ont des populations minuscules dans la nature et soutenir les actions entreprises pour les préserver est vital si on ne veut pas perdre à jamais ces merveilleux animaux…»

Aujourd’hui par exemple, la population totale du gibbon de Hainan est estimée à 23-25 individus et celle du lépilémur du Sahafary atteint seulement une cinquantaine de spécimens…

CERCOPITHEQUE DIANE DE ROLOWAY

Cercopithèque diane de Roloway en captivité à la Vallée des Singes, dans la Vienne, en mai 2014 (photo Ph. Aquilon).

Le clan des « redoublants »

Enfin, les experts ont décidé que les (sous-)espèces suivantes méritaient de toujours figurer parmi les 25 primates les plus menacés de la planète :

° Le galago nain de Rondo (Galagoides rondoensis) / Tanzanie.

° Le cercopithèque diane de Roloway (Cercopithecus diana roloway) / Guinée et Côte d’Ivoire.

° le colobe bai à tête rousse (Piliocolobus rufomitratus) / Kenya.

° le gorille des plaines orientales (Gorilla beringei graueri) / République démocratique du Congo.

° le vari roux (Varecia rubra) / Madagascar.

° le lépilémur du Sahafary (Lepilemur septentrionalis) / Madagascar.

° le loris lent de Java (Nycticebus javanicus) / Indonésie.

° le langur à queue de cochon (Simias concolor) / Indonésie (Mentawai).

° le langur de Delacour (Trachypithecus delacouri) / Vietnam.

° le semnopithèque de Cat Ba (Trachypithecus p. poliocephalus) / Vietnam.

° le rhinopithèque du Tonkin (Rhinopithecus avunculus) / Vietnam.

° le semnopithèque blanchâtre de l’Ouest (Semnopithecus vetulus nestor) / Sri Lanka.

° l’atèle varié (Ateles hybridus) / Colombie et Venezuela.

° l’atèle à tête brune de l’Équateur (Ateles fusciceps fusciceps) / Équateur.

° le capucin des Ka'apor (Cebus kaapori) / Brésil.

° le titi des montagnes péruviennes (Callicebus oenanthe) / Pérou.

° et le hurleur brundu Nord (Alouatta guariba guariba ) / Brésil.

RHINOPITHEQUES DU TONKIN

Rhinopithèques du Tonkin au nord-est du Vietnam en 2013 (photo Quyet Le).

Pour consulter ou télécharger le rapport 2014-2016 (en anglais) : https://portals.iucn.org/library/sites/library/files/documents/2015-033.pdf

Sources : UICN, Bristol Zoo Gardens.

(*) Le lémur nain des montagnes de Lavasoa a été découvert en 2001 mais il a alors été présenté comme Cheirogaleus crossleyi. Sa description scientifique date finalement de 2013.

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