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Biodiversité, faune & conservation
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2 juin 2013

Vaucluse : les chèvres du Rove entretiendront les abords du Rhône

Des chèvres du Rove entretiendront désormais les abords du Rhône à Bollène (Vaucluse), sur le site de la réserve de Donzère-Mondragon. Une convention de partenariat a en effet été signée mardi 21 mai 2013 entre la Compagnie nationale du Rhône (CNR), l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) et un éleveur local, Yannick Scali.

BARRAGE DE DONZERE-MONDRAGONConstruit en 1952 et classé monument historique, le barrage hydroélectrique André-Blondel se situe dans la Réserve de Donzère-Mondragon (photo Iguanebobo).

Créée en 1954, cette Réserve de Chasse et Faune Sauvage s’étend sur 28 kilomètres et quelque 1.490 hectares entre les communes de Donzère (Drôme) et Mondragon (Vaucluse). Elle englobe le canal de dérivation du Rhône avec ses berges, digues et contre-canaux ainsi que les terrains attenants. Le site abrite une flore d’une richesse exceptionnelle avec plus de 500 taxons sur la partie vauclusienne, soit près du quart des espèces du département.

La Réserve constitue aujourd’hui la zone la plus riche en biodiversité entre Lyon et Arles.

Vaches, chevaux et moutons

Zone de nidification et d’hivernage pour de nombreux oiseaux, elle constitua longtemps la seule halte pour les migrateurs entre Dombes et Camargue. Aujourd’hui, elle est devenue un lei privilégiée pour la recherche sur plusieurs populations de grands turdidés (une famille de passereaux). Le site héberge également des castors d’Europe (Castor fiber), des genettes (Genetta genetta) ou encore des agrions de Mercure (Coenagrion mercuriale), un insecte dont les larves s’avèrent très sensibles à la pollution des eaux.

AGRION DE MERCURELa présence de l’agrion de Mercure, espèce très sensible à la pollution de l’eau, constitue un indicateur de la qualité des habitats (photo Gilles San Martin).

Depuis plusieurs années, certains secteurs de la Réserve sont entretenus par des vaches galloway, une race écossaise réputée pour son caractère rustique, des konik-polski,  petits chevaux originaires de Pologne très prisés de nombreux parcs et réserves naturelles en raison de leur robustesse, et des moutons. Cette gestion pastorale permet le maintien de zones ouvertes et une mosaïque d’habitats propice à la reproduction des espèces et à la flore.

Chèvres contre sangliers

En installant un troupeau de 360 chèvres du Rove sur 25 hectares complémentaires, la CNR souhaite développer cette gestion éco-responsable et durable de la végétation et des habitats. Friandes de ronciers, les chèvres limiteront le développement de l’ambroisie et nettoieront les digues, rendant les lieux moins accueillants pour les sangliers dont la prolifération pose des problèmes de sécurité publique aux abords immédiats de la Réserve.

CHEVRE DU ROVE 04Après avoir frôlé l’extinction, la chèvre du Rove semble aujourd’hui sauvée, à la différence d’autres races à faibles effectifs (photo Ph. Aquilon).

Les chèvres interviendront deux fois par an, au printemps puis à l’automne, sur des secteurs de canniers et ronciers ainsi qu’en milieu forestier. Le pâturage sera conduit sans clôture à l’aide d’un berger et de chiens de troupeau. Des parcs sont installés sur les rives droite et gauche du canal de fuite afin de rassembler le troupeau la nuit.

Rescapées d’un naufrage

Selon la légende, l’origine de la chèvre du Rove remonte à l’Antiquité puisqu’elle descendrait des chèvres de Mésopotamie, d’Anatolie et de Grèce arrivées en Provence à bord d’un navire phénicien. Le bateau aurait sombré près des côtes et les animaux auraient nagé jusqu’au rivage avant d’être adoptés par des bergers du cru, près de l’actuelle commune du Rove située dans les Bouches-du-Rhône, entre l’étang de Berre et Marseille. Moins dramatique, une autre version mentionne plus prosaïquement le commerce de caprins par les Phéniciens dans le port de Marseille.

BLASON DU ROVEBlason de la commune du Rove, dans les Bouches-du-Rhône.

Des cornes impressionnantes

La race se caractérise par ses longues cornes torsadées s'écartant en forme de lyre. Celles des mâles peuvent atteindre 1,20 m d’envergure. Les boucs toisent entre 90 cm et 1 m pour une masse de 70 à 90 kg. Les femelles mesurent de 70 à 80 cm et affichent de 45 à 55 kg sur la bascule.

CHEVRE DU ROVE 01Bouc du Rove au Domaine zoologique de Pescheray, dans la Sarthe (photo Ph. Aquilon).

Le plus souvent rouge, le pelage à poils ras peut être noir, gris cendré (individus dits  « blaù »), rouge moucheté de blanc (chèvres « cardalines ») ou mêlé de gris (les « sardines »), noir avec des marques feu sous les yeux, sur les oreilles, le museau et l'extrémité des pattes (les « boucabelles ») ou encore noir devant et rouge derrière (les « tchaîsses »).

Une sacrée débroussailleuse

Réputée par son caractère rustique, la chèvre du Rove est adaptée à un climat aride et sec à la végétation pauvre. Aujourd’hui prisées, ses qualités de débroussailleuse hors pair et son goût marqué pour les arbrisseaux lui valurent jadis une mauvaise réputation.

CHEVRE DU ROVE 03Longues et tombantes, les oreilles de la chèvre du Rove sont inclinées vers l’avant (photo Ph. Aquilon).

Race mixte, elle est élevée à la fois pour son lait, utilisé notamment pour la fabrication de fromages comme le brousse du Rove ou les AOC pélardon, banon et picodon, et pour la viande des chevreaux.

Créée en 1979, l'Association de Défense des Caprins du Rove gère le programme de conservation de la race dont les effectifs sont estimés à 8.000 têtes. En 2007, 5.500 animaux étaient  recensés chez environ 150 éleveurs. La chèvre du Rove affiche la meilleure santé parmi les races caprines à faibles effectifs.

CHEVRE DU ROVE 02La couleur la plus fréquente reste le rouge uni, mais le noir, le gris ou le blond sont admis ainsi que toutes les combinaisons telles que pie rouge, pie noir, mantelée, mouchetée à l’exception des robes chamoisées ou blanches. Ici un chevreau pie rouge (photo Ph. Aquilon).

Actuellement, le quart Sud-Est (Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Rhône Alpes et Languedoc-Roussillon) regroupe environ 90 % du cheptel, la région PACA concentrant plus de 60% des effectifs et presque la moitié des éleveurs, principalement dans le berceau des Bouches-du-Rhône dont la chèvre du Rove constitue l’un des patrimoines vivants, au même titre que le berger de Crau.

Association de Défense des Caprins du Rove, Maison des Agriculteurs, 22 avenue Henri-Pontier,13626 Aix-en-Provence cedex 1. Tél : 04.42.23.86.45.

Sources : Le Dauphiné Libéré, Association de Défense des Caprins du Rove, Office national de la chasse et de la faune sauvage, Conservatoire d’espaces naturels de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Compagnie nationale du Rhône, Nos animaux domestiques, le Tour de France d’un patrimoine menacé de Philippe J. Dubois, Jean-Claude Périquet et Élise Rousseau(Éditions Delachaux et Niestlé), Wikipédia.

 

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Commentaires
P
Bel article pour une bêle chèvre ! (-;<br /> <br /> AmicaleMEUH.
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