Biodiversité domestique : la Fondation du Patrimoine désigne ses lauréats 2013
En septembre dernier, la Fondation du Patrimoine avait lancé un prix destiné à récompenser les acteurs de la conservation et de la valorisation des races domestiques animales en France (lire l’article suivant : http://biofaune.canalblog.com/archives/2012/09/18/25133568.html).
Près de 70 dossiers ont été reçus et le jury a désigné trois lauréats pour cette première édition, initiée avec le soutien du laboratoire Ceva Santé Animale et du Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Energie. Les gagnants ont été récompensés lors du 50e salon international de l’agriculture, qui s’est tenu du 23 février au 3 mars 2013 porte de Versailles à Paris.
Doté de 6000 €, le 1er prix a été remporté par le Club français de la Poule noire du Berry (Centre). Les jurés ont été séduits par son action visant à réintroduire une espèce quasi-disparue, selon un projet économique solide ancré dans la région berrichonne.
Poules noires du Berry à la ferme de Plume Cane à Mézières-en-Brenne dans l'Indre (Photo Fondation du Patrimoine).
Le 2ème prix, avec 3000 € à la clef, a été attribué à Théophane et Quentin Rochette. Installés à la ferme de la Grole Bagnade à Saint-Laurent-de-Céris (Charente), ces deux frères adeptes de l’agriculture biodynamique élèvent notamment des vaches maraîchines, des chèvres poitevines, des porcs laineux mangalitza et des poules de Marans et de Barbezieux, deux races charentaises. Le jury a salué son travail en faveur du maintien de la race maraîchine sur son terroir, soulignant la valorisation économique d’un projet axé sur la conservation du rameau laitier de la maraîchine.
Taureau de race maraîchine (Photo Fondation du Patrimoine).
Enfin le 3ème prix de 1000 € a été remis à l’Association de Sauvegarde du chien berger de Crau. Celle-ci œuvre à la sauvegarde de cette ancienne race française de chiens de bergers, originaire de cette région des Bouches-du-Rhône délimitée à l'ouest par la Camargue, au nord par le massif des Alpilles, au sud-est et au sud par l'étang de Berre et la Méditerranée. Les aptitudes au travail du berger de Crau sont souvent considérées comme complémentaires de celles du célèbre bearded collie britannique.
En voie de disparition, le berger de Crau est sorti de l’oubli en 2008, lorsque la Maison de la Transhumance et la Société Centrale Canine (SCC) se sont mobilisées pour reconnaître ce chien de travail avec le concours de Jean-François Courreau, professeur de zootechnie à l’école vétérinaire de Maisons- Alfort. Ce dernier a notamment contribué à établir le standard d’une race dont le sauvetage doit aussi beaucoup à Pierre Trolliet, éleveur canin installé en Isère.
Le berger de Crau est historiquement lié aux grandes transhumances à pied des troupeaux d'ovins ou de caprins (Photo Fondation du Patrimoine).
Le berger de Crau est un chien de taille moyenne. Les femelles mesurent entre 50 et 55 cm au garrot. Les mâles atteignent 55 à 60 cm. Généralement noir, parfois gris ou fauve, le pelage se caractérise par un poil court ou mi-long et bouclé. Les yeux sont marron clair, orangés à jaunes et les oreilles tombantes ou semi-tombantes. Aujourd’hui, le nombre de bergers de Crau attendrait 200 spécimens.
Source : Fondation du Patrimoine.