Après la Polynésie française, création d'un sanctuaire pour requins aux îles Cook
Après la récente décision du gouvernement de Polynésie française de protéger toutes les espèces de requins dans la zone économique exclusive (ZEE), les îles Cook viennent d’approuver la création d’une aire de protection de 1.900.000 km2. La pêche de requins, la possession et la commercialisation de produits issus de ces squales sont désormais interdites dans cette zone, contiguë à celle de la Polynésie française. L’ensemble crée ainsi un sanctuaire de quelque 6,9 millions de km2, soit plus de 12 fois la superficie de la France métropolitaine.
Lundi 3 décembre, le gouvernement de la Polynésie française avait intégré à la liste des espèces protégées le requin mako ou requin-taupe bleu (Isurus oxyrinchus), seule espèce pouvant jusqu’alors être pêchée. Justifiée par la commercialisation locale et à l'export, cette exception a été abolie car le requin mako n’est «pratiquement plus débarqué sur le port de pêche» selon le compte-rendu du conseil mis en ligne sur le site de la présidence du gouvernement de la Polynésie française. Lequel précise que «dorénavant, tous les requins bénéficient du même degré de protection, à savoir l'interdiction de transport, de détention, (...) de capture à terre ou en mer, de taxidermie, et de toute commercialisation.»
La population du requin longimane (Carcharhinus longimanus), encore appelé requin océanique, est considérée comme en très net déclin (Photo Tahiti Private Expeditions pour Pew Environment Group).
La Réunion : la pêche "scientifique" continue
Une bonne nouvelle à l’heure où la polémique se poursuit à la Réunion à propos de la campagne de pêche « scientifique » actuellement en cours. Quatre requins-tigres ont ainsi été capturés et tués mercredi 12 décembre par le comité régional des pêches maritimes et élevages marins (CRPMEM). Les squales, trois femelles et un mâle, ont été pêchés au large du cap La Houssaye, à Saint-Paul. Un autre requin-tigre a été capturé mais a été relâché car porteur d'une marque posée par les équipes de l'IRD (Institut de recherche pour le développement) dans le cadre du programme CHARC (Connaissances de l’écologie et de l’HAbitat de deux espèces de Requins Côtiers sur la côte Ouest de La Réunion).
Selon la préfecture, ces prélèvements ont pour le but de réévaluer le risque de ciguatera (en réalité la carchatoxisme). Pour de nombreux défenseurs de l’environnement, cette pêche ciblant requins-bouledogues (Carcharhinus leucas) et requins-tigres (Galeocerdo cuvier) viserait en fait à satisfaire les exigences des surfeurs suite aux six attaques, dont deux mortelles, enregistrées depuis 2011.
Source : AFP, BBC.