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Biodiversité, faune & conservation
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6 décembre 2012

Le mouton de Sologne, patrimoine vivant entre Loire et Cher

Race domestique en voie de disparition, le mouton solognot peut désormais compter sur un nouveau soutien avec l’office de tourisme de Sologne des Rivières à Salbris (Loir-et-Cher). Soucieux de la mise en valeur et de la promotion du patrimoine local, celui-ci propose désormais dans sa boutique de la laine provenant de cette race rustique très ancienne, aisément reconnaissable à son pelage roux.

Les visiteurs peuvent ainsi acquérir, en guise de cadeaux, des écheveaux plantés d'aiguilles en bois. Même « modeste », cette initiative mérite d’être soulignée, tant la race solognote est emblématique de l’histoire de cette région forestière s’étendant entre la Loire et le Cher.

MOUTONS DE SOLOGNE 01

Selon leurs éleveurs, les solognotes ont un comportement proche de celui des chèvres (Photo wikipédia).

Comptant actuellement quelque 3.000 brebis, le mouton de Sologne a frôlé l’extinction dans les années 1960 malgré la création d’un flock-book en 1942. En 1968, la race sera mise en réserve génétique et un programme de gestion génétique lancé en 1976. Désormais sauvé grâce à quelques éleveurs passionnés, la race solognote est considérée comme représentative de l’ancien type du mouton français. Déjà important au XVème siècle, l’élevage ovin se développe en Sologne durant la Renaissance, époque florissante pour le commerce des laines avec l’installation de la Cour dans le val de Loire.

De la laine pour les soldats

Même si les guerres de religion sonnèrent le glas de cet âge d’or, l'élevage ovin resta la principale activité de la Sologne, dont les sols se prêtaient mal à la céréaliculture. Cet élevage, extensif et sans enclos, constituait la principale source de revenus des paysans dans cette région de grandes propriétés. Il atteignit son apogée vers 1850 avec un cheptel de 300.000 têtes. Fournissant l’armée, les draperies de Romorantin assuraient un important débouché pour la production de laine. Pourtant, les effectifs chutent considérablement dans la seconde moitié du XIXème siècle et n’atteignent plus que 50.000 spécimens en 1910. En cause, l’aménagement de la région avec marnage, drainage, reboisement et nouveau réseau routier. Le déclin se poursuit durant l’entre-deux-guerres, aggravé par l’exode rural et le développement de la chasse.

Une race tout temps, tout terrain

Particulièrement prisé pour la mise en valeur des terroirs pauvres et difficiles, le mouton de Sologne peut rester toute l’année en plein air, même lorsque tombe la neige. Excellente marcheuse, la solognote tolère facilement de brusques variations de son régime alimentaire. Elle présente aussi d’excellentes aptitudes au défrichage, supporte de pâturer les pattes dans l’eau et résiste bien aux parasites.

MOUTON SOLOGNOT 02

Le mouton de Sologne est particulièrement bien adapté à la vie en plein air (Photo Conservatoire des espaces naturels du Centre).

De taille moyenne, le mouton de Sologne atteint 60 à 70 cm au garrot avec une masse oscillant entre 55 et 65 kg pour les brebis et 80 à 90 kg pour les béliers. Dépourvue de cornes et de laine, la tête est fine, longue et étroite avec un chanfrein légèrement bombé. Les pattes sont  recouvertes de poils châtains. La toison, d’une teinte bise caractéristique, recouvre le reste du corps, queue non coupée comprise.

Pastoralisme au fil de l'eau

PASTO LOIRE

Parmi les initiatives visant à la préservation de cette race à petits effectifs, il convient de mentionner ici l’opération Pasto’Loire. Initiée voici dix ans et désormais portée par le Conservatoire d’espaces naturels de la région Centre, pour son volet environnemental, et par la Chambre d’agriculture du Loiret, pour son volet agricole et économique, Pasto’Loire propose d'étendre le pâturage comme mode d’entretien des bords de Loire, conformément aux objectifs du Plan Loire Grandeur Nature et de Natura 2000.

Sur les rives du fleuve royal, le mouton de Sologne peut désormais goûter à un avenir plus serein.

 

° Président du GRAHS (Groupe de recherches archéologiques et historiques de Sologne), Bernard Heude, docteur vétérinaire et docteur en histoire, vient de publier La Sologne, des moutons, des landes et des hommes, du XVIIIe siècle au Second Empire. Cet ouvrage propose une approche historique de la période sous l'angle original du mouton. Presses Universitaires de Rennes, 2012, 358 p., 19 euros. Disponible en librairie ou après du GRAHS (grahsologne@wanadoo.fr).

Sources : La Nouvelle République, Conservatoire des races rustiques de Sologne, PronaturA-France, Conservatoire d’espaces naturels de la région Centre, AgroParisTech, Wikipédia.

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