Une espèce d' invertébrés sur cinq menacée d’extinction
Une espèce d’invertébrés sur cinq est menacée d’extinction : tel est le constat établi par le rapport Spineless publié vendredi 31 août par la Zoological Society of London (Société zoologique de Londres) en coordination avec l’IUCN (Union internationale pour la conservation de la nature). Même si la notion d’invertébré a été abandonnée par les classifications récentes, elle désigne l’ensemble des êtres vivants caractérisés par l’absence de colonne vertébrale, à l’instar des insectes, des crustacés ou des mollusques mais aussi des éponges, des coraux ou des oursins. Les invertébrés représentent environ 80 % des espèces d’animaux et de plantes recensées sur notre planète.
Plus de 12.000 invertébrés figurant sur la Liste Rouge des espèces classées menacées par l’IUCN ont été passés en revue par les scientifiques en charge de cette étude. Ceux-ci ont mis en évidence que les espèces marines présentaient le plus haut danger d’extinction, suivies de près par les invertébrés terrestres et d’eau douce. Le rapport de la ZSL indique par ailleurs que ce risque est très voisin de celui encouru par les vertébrés et les plantes.
Selon le rapport Spineless, le risque d'extinction le plus élevé concerne les invertébrés d'eau douce (ici une écrevisse à pattes rouges). Crédit : Parc naturel régional des Vosges du Nord.
Diverses menaces planent aujourd’hui sur les invertébrés comme les pollutions agricoles, « l’aménagement » des zones humides (avec la construction de barrages par exemple) ou le développement d’espèces invasives. Un tiers des invertébrés les moins mobiles et aux aires de distribution restreintes sont concernées par ce danger de disparition. En revanche ce dernier n’affecte qu’un dixième des espèces les plus mobiles comme les papillons ou les libellules (soit un risque comparable à celui affectant les oiseaux).
« Nous devons communiquer sur l’importance et la valeur de vie invertébrée si nous voulons sauver ces milliers d'espèces au bord de l’extinction." a souligné Richard Edward, directeur général de Wildscreen, organisme qui collabore avec l’UICN afin d’améliorer l’image publique des espèces menacées dans le monde. "Ce rapport met en évidence l'impact de l’Homme sur la biodiversité invertébrée dans le monde. Des invertébrés dont nous avons tous besoin pour le maintien des écosystèmes, des ressources durables et du devenir de l’humanité." Pour que les abeilles continuent à fertiliser les plantes en transportant le pollen, que les récifs de coraux abritent des myriades d’organismes vivants ou que les vers de terre recyclent les déchets organiques…
Le rapport Spineless (en anglais) peut être consulté et téléchargé à l'adresse suivante : http://static.zsl.org/secure/files/spineless-report-online-9mb-2027.pdf